jeudi 28 juillet 2016

L'Evangile selon Pilate - Eric-Emmanuel Schmitt


Quatrième de couverture:


Dans quelques heures, ils viendront me chercher. Ils croiront me surprendre... Je les attends. Ils cherchent un accusé, ils trouveront un complice. Mon Dieux, faites qu'ils ne soient pas modérés! Rendez-les sots, violents, expéditifs. Épargnez-moi la fatigue de les exciter contre moi! Qu'ils me tuent! Vite Et proprement!

Pourquoi j'ai choisi ce livre:


Cela fait longtemps que j'avais envie de relire un livre d'Eric-Emmanuel Schmitt, dont j'avais beaucoup apprécié " La part de l'Autre" . Au hasard, à la bibliothèque, j'avais choisi l'Elixir d'amour qui ne m'avait pas plu. J'ai fini par choisir un de ses best seller" l'Evangile selon Pilate"


Pourquoi ce livre ne m'a pas conquise:


Le prologue, écrit à la première personne, raconte l'enfance de Yéchoua (les noms sont en araméen) entouré des siens jusqu'à ce qu'il devienne le Messie et qu'il arrive à Jérusalem. Cette partie est la meilleure du roman. Yéchoua était un enfant puis un adolescent comme les autres, destiné à devenir charpentier jusqu'au jour où sa messianité lui est révélé. En plein questionnement, c'est sa traversée du désert qui l'aidera à choisir son destin
Eric-Emmanuel Schmitt nous montre un Yéchoua profondément humain, un être humble, prônant l'amour de l'autre et  que rien ne prédisposait à devenir l'Elu.

La deuxième partie, écrite sous forme de lettres que Pilate écrit à son frère Titus, m'a plus ennuyée. Certaines choses m'ont même gênée dans cette partie, notamment certains anachronismes qui tournent à la vulgarité. Dans Kaamelott, c'est drôle, ici ça tombe à plat car le sujet n'est pas abordé de façon humoristique. La scène où le mentor de Pilate se masturbe m'a laissé quelque peu perplexe.
Le seul intérêt à mon avis c'est que Eric-Emmanuel Schmitt a voulu montrer un Pilate humain qui ne serait pas uniquement le "méchant" de l'Histoire. Homme rationnel, le voilà en proie au doute. Tout en menant l'enquête sur la disparition du corps de Yéchoua en essayant d'y trouver des causes logiques, il se demande s'il n'a pas fait condamner un innocent.
Ma curiosité a été un peu émoustillée, notamment lorsque les témoins affirment avoir vu Jésus ressuscité. Ainsi, c'est comme ça que tout a commencé, un témoin puis un deuxième et puis un autre et ainsi de suite jusqu'à ce que des millions de personnes croient en sa résurrection. Vertigineux!

Alors certes, j'aime apprendre des choses, j'aime quand le livre me donne envie d'approfondir son sujet. Mais il me faut aussi être sous le charme des mots et que chaque chapitre qui se termine provoque une irrépressible envie de découvrir le suivant. Et c'est clairement ce qui m'a manqué ici. Dommage...

Une petite remarque quand même, dans certaines éditions il existe une troisième partie "Journal d'un roman volé" où l'auteur raconte la genèse de ce roman. Dans l'édition que j'ai emprunté à la bibliothèque il manque cette partie, peut être aurais je été moins sévère si j'avais compris les choix de l'auteur...

Citations:


C'est la seule chose que nous apprend la mort: qu'il est urgent d'aimer

mercredi 20 juillet 2016

Challenge, Les jeux olympiques des nationalités

Inscrite sur le site Livraddict depuis plusieurs mois, je vois défiler régulièrement des propositions de challenges de lecture. L'idée me plaît bien car cela permet d'élargir son horizon et de découvrir des livres qu'on n'aurait probablement jamais lu. Il y a un côté ludique à chercher Le livre qui correspondra au thème proposé. Je n'ai pas pu encore y participer car beaucoup propose des challenges hors de portée pour moi genre lire vingt livres en deux mois. Je ne suis pas dans la consommation de bouquins, lire est un plaisir qui se déguste au fil des pages, et je n'avais pas trouvé le challenge qui me donnait envie de participer.

Jusqu'à cette proposition de Magiciennedoz sur le forum avec Les jeux olympiques des nationalités.
L'idée est de lire des auteurs de deux pays des cinq continents, soit dix auteurs en tout. Le challenge dure un an, ce qui est largement à ma portée.


Et me voilà partie pour un voyage littéraire d'un an au travers des cinq continents!

Voilà les premiers titres de mon voyage:

Europe: Soie d'Alessandro Barsicco (italie)
Il m'en reste un autre à trouver mais ce n'est pas ce qui me paraît le plus compliqué!

Afrique: Une saison blanche et sèche d'Alain Brick (Afrique du sud)
Bilquiss de Saphia Azzeddine (Maroc)

Amérique: Je pensais faire un tour en Amérique du Nord puis en Amérique du Sud (avec Gabriel Garcia Marquez ou Paulo Coelho que je n'ai encore jamais lu)

Asie: Les cerfs-volants de Kaboul  de Kahled Hosseini (Afghanistan) et peut être Balzac et la petite tailleuse chinoise de Dai Sijie (Chine)

Océanie: Le messager de Markus Zusak (Australie)
Les luminaires, Eleanor Catton (Nouvelle Zélande)

Donc voilà ma liste telle que je l'imagine, je me réserve le droit de la modifier au cours de l'année qui vient!

A bientôt!

lundi 18 juillet 2016

La dame aux camélias - Alexandre Dumas fils






Quatrième de couverture:


Ce roman, dont Alexandre Dumas fils tira aussi un drame, est inspiré de l'existence authentique de Marie Duplessis. Merveilleusement belle et intelligente, cette courtisane fut adorée du Tout-Paris et de l'auteur lui même. Il dut renoncer à elle, car il n'était pas assez riche. Verdi fit de ce drame un opéra sublime, La Traviata.
Armand et Marguerite vivent un amour immense qui survit à tous les obstacles et à toutes les tromperies. Le père d'Armand interdit cet amour inconvenant. Mais rien n'aura empêché le bonheur d'aimer, la virginité retrouvée, l'argent et les conventions dédaignés. L'amour véritable, c'était pour Marguerite l'espoir, le rêve et le pardon de sa vie. Tout lui fut donné, mais à quel prix!

Pourquoi j'ai choisi ce livre:


J'avais envie de lire une belle histoire d'amour. En demandant à mon ami Google les plus belles histoires d'amour dans la littérature j'ai lu un article sur la Dame aux Camélias. Cela faisait plusieurs années que je n'avais pas lu de classique de la littérature française, je me suis dit que c'était l'occasion d'inaugurer une autre rubrique dans mon blog.

Pourquoi j'ai été un peu déçue par cette lecture:


Et là, je me heurte à la difficulté d'écrire une chronique sur ce qui est considéré comme un chef d'oeuvre de la littérature française. J'apprécie beaucoup les romans écrits par le paternel, je m'attendais à avoir autant de plaisir à découvrir ceux du fiston et malheureusement ça n'a pas été le cas.
Effectivement, après des mois (années?!) de lecture contemporaine, il m'a fallu un temps d'adaptation au style du 19e siècle. Je trouve le subjonctif vraiment indigeste, mais je m'attendais à cette difficulté. La lecture reste fluide, le vocabulaire accessible, cela rend le récit agréable malgré certains passages particulièrement mièvres.
Mais l'histoire d'amour en elle même ne m'a pas plu. Le caractère larmoyant du texte y est pour beaucoup. Les scènes où Armand se confie au narrateur et pleurniche sur son amour perdu m'ont paru à la limite du ridicule. J'étais venue chercher un belle histoire d'amour, l'auteur s'est attaché à décrire le côté sombre de la passion et toutes les émotions négatives qui y sont liées: jalousie, possessivité...
Je n'ai que peu ressenti l'amour qui unit Armant et Marguerite car l'auteur insiste sur ce qui les sépare: l'argent, la famille, le passé....
Le personnage d'Armand m'a profondément déplu, il a un côté pleurnichard, orgueilleux et même méchant.
Le roman ne vaut à mon avis que pour le personnage de Marguerite, Elle est belle et lumineuse alors que paradoxalement elle représente la maladie, la mort, le sacrifice. Elle a un côté enjôleur qui donne du dynamisme au roman qui en a bien besoin. Elle est particulièrement lucide sur sa vie, sur ses amis, sur sa condition. Elle est malade, elle se sait condamnée et veut profiter des plaisirs de la vie chaque minute qui lui reste à vivre.  Elle m'a émue.
 A travers ses paroles, j'ai eu un aperçu de la vie des courtisanes et de la socièté mondaine à Paris au 19e siècle et de son hypocrisie, où l'on tolérait qu'un homme puisse entretenir une liaison avec une courtisane mais pas qu'il tombe amoureux d'elle...
Tout n'est pas déplaisant dans ce roman, mais il ne vaut que pour la description de la condition de certaines femmes du 19e siècle, pas pour l'histoire d'amour.

Citations:


Je regardais toutes ces choses dont chacune me représentait une prostitution de la pauvre fille, et je me disais que Dieu avait été clément pour elle. Puisqu'il n'avait pas permis qu'elle en arrivât au châtiment ordinaire, et qu'il l'avait laissée mourir dans son luxe et sa beauté, avant la vieillesse, cette première mort des courtisanes.

Si je me soignais, je mourais. Ce qui me soutient, c'est la vie fiévreuse que je mène. Puis, se soigner, c'est bon pour les femmes du monde qui ont une famille et des amis.

Nous ne nous appartenons plus. Nous ne sommes plus des êtres, mais des choses. Nous sommes les premières dans leur amour-propre, les dernières dans leur estime.


jeudi 7 juillet 2016

Le bouc émissaire - Daphné du Maurier



Quatrième de couverture:


John, un historien anglais en vacances en France, rencontre au Mans par hasard son parfait sosie, Jean de Gué. Les deux hommes font connaissance: l'un est solitaire, sans famille, l'autre, épicurien désinvolte, se plaint de la sienne qui l'étouffe. Le lendemain matin, John se réveille, vêtu des habits de Jean, qui a disparu. A la porte, le chauffeur l'attend pour le ramener au château. John prend alors la place de Jean...


Pourquoi j'ai choisi ce livre:


C'est dans le cadre d'une "lecture commune" sur Livraddict, que j'ai découvert ce roman. Le général du Roi a été un de mes coups de cœur cette année, c'était l'occasion de découvrir un autre livre de l'auteur de Rebecca.

Pourquoi j'ai adoré ce livre:


J'ai un peu peiné au début, pas longtemps, quelques chapitres, le temps de m'imprégner des personnages et de l'histoire. Le roman n'est pas très long, un petit 500 pages et je suis toujours admirative de la plume de Daphné du Maurier. Cette façon d'analyser les relations humaines, la psychologie de ses personnages. Les lieux sont décrits si précisément qu'ils deviennent des personnages à part entière; on respire la forêt, on sent les brisures de verre craquer sous nos pieds. 
Le suspense est intense tout au long du livre: John sera-t-il découvert? Combien de temps encore donnera-t-il le change?

On retrouve quelques similitudes avec Rebecca dans les thèmes abordés: celui de l'identité, les lourds secrets des familles aristocratiques (il y a quelques personnages bien névrosés dans la famille de Jean!) et j'ai trouvé que Jean était le pendant masculin de Rebecca (même charisme et un caractère tout aussi détestable!)

Le personnage de Marie-Noëlle, la fille de Jean, m'a un peu perturbé. Certes, sa spontanéité sauve souvent John d'un mauvais pas, mais sa dévotion religieuse m'a gêné et je n'ai pas compris son rôle.
Sa femme Françoise m'a ému, c'est mon côté sage-femme qui parle, cette femme enceinte aussi triste, son destin tragique est bouleversant.
L'évolution de John est intéressante, d'abord tenté par la vie "facile" de Jean (ou tout du moins la facilité avec laquelle son sosie voit les choses), il révèle petit à petit son humanité. A travers ses yeux on prend conscience de l'univers malsain dans lequel évolue la famille de Gué et on ne peut être que touché par ses tentatives malheureuses d'inverser le cours de leurs vies et de voir le meilleur d'eux, là où Jean n'y voit que le pire.

C'est donc un roman vraiment troublant, haletant du début à la fin, avec une belle analyse des relations humaines et familiales, une réflexion sur l'être et le paraître, sur nos choix...
Le dénouement m'a laissé quelque peu perplexe, néanmoins je ne crois pas qu'il aurait pu se finir autrement. 

Citations:


Je songeais à la facilité et au bonheur avec lesquels les enfants s'abandonnent à la fantaisie et je me dis que leur vie n'était supportable que grâce à ce don d'illusion, à cette faculté de ne pas voir les choses telles qu'elles sont.

Je veux qu'ils soient heureux. Pas de son bonheur à lui, mais de celui qui est enfoui en eux, enfermé, et que j'ai découvert. Bela, il existe, je l'ai vu comme une lumière, comme un élan qui attend d'être libéré.

On n'avait pas le droit de jouer avec la vie des gens. On ne devait pas intervenir dans les sentiments. Un mot, un regard, un sourire, un froncement de sourcils, affectaient un autre être, éveillant un accord ou une aversion, et une toile se tissait sans commencement et sans fin, s'étendait à l'extérieur et à l'intérieur aussi, entremêlant, nouant, et la vie de chacun était liée à la vie des autres.

C'est parfois céder à une sorte d'indulgence que de penser de soi le pire. On dit: maintenant que je suis au fond du trou, je ne tomberai pas plus bas, et on éprouve une espèce de plaisir à se vautrer dans les ténèbres. Oui mais voilà, ce n'est pas vrai: on peut toujours tomber plus bas. Le mal en nous est infini, comme le bien. C'est une question de choix. On s'efforce de s'élever ou l'on s'efforce de tomber; l'important est de découvrir dans quelle direction l'on va.

mercredi 6 juillet 2016

Fruits, Fleurs, Légumes et petites bêtes.... - François Delebecque



Pour ma cinquième participation au rendez-vous de Yolina "Chut les enfants lisent" sur son blog Devine qui vient bloguer, je vais vous présenter une série d'imagier que La Crevette et moi apprécions beaucoup.



Ces imagiers ne sont pas comme les autres; ce sont des livres à rabats. C'est ludique et interactif, l'enfant est acteur de sa lecture et La Crevette adore ça.
Chaque image est d'abord représentée par son ombre, il suffit de soulever le rabat pour savoir ce qui se cache. L'imagier est riche, il y a plein de photos, cela promet des heures de jeux!

                                              


Nous avions emprunté à la bibliothèque " Les animaux de la ferme" qui est vraiment génial mais que je n'ai malheureusement pas eu le temps de présenter ici. Puis nous avons lu "Les animaux sauvages" et lorsque j'ai évoqué avec mon libraire ma petite déception de ne voir que des animaux du zoo représentés ( du zoo de Vincennes qui plus est! plus bétonné tu meurs!) il m'a fait remarqué que c'était les propres photographies de l'auteur qui était publiées, pas celles d'une banque d'image où on se serait contenté de découper le fond. C'est justement l'occasion d'évoquer avec l'enfant l'histoire des zoos, et de la différence avec leur vie en milieu naturel. Vu comme ça, je me sens moins sévère vis à vis de cet album.

Du coup, nous sommes reparties avec Fruits, Fleurs, Légumes et petites bêtes. Et c'est tout aussi bien fait. Une façon d'expliquer à l'enfant que les carottes poussent dans la terre toutes sales, les pêches poussent dans les arbres et à quoi servent les brouettes, binettes etc.... (J'ai espoir ainsi qu'un jour La Crevette nous aide à désherber!)






Ce sont des imagiers bien faits, originaux et ludiques, représentant un vrai travail d'auteur
Il en existe également un au sujet des véhicules "Vroum Vroum" qui risque bien un jour de rejoindre les étagères de la bibliothèque. 



mardi 5 juillet 2016

Grododo - Michaël Escoffier et Kris Di Giacomo



Trouvé par hasard à la bibliothèque, j'ai tout de suite craqué pour ce livre rigolo qui aborde la problématique du sommeil!

César a passé une grosse journée, il est heureux d'aller se coucher. Comme tous les soirs, il répète son petit rituel; il prépare son verre d'eau, range ses pantoufles, vérifie l'absence de monstre sous le lit et fait un gros câlin à son doudou et zou! au lit!


Réveillé en sursaut par un oiseau, le malheureux César chasse le malotru et recommence son rituel.



Il s'endort..... jusqu'au moment où un écureuil le réveille tout aussi brutalement. César le houspille et doit recommencer son petit rituel mais la fatigue n'aidant pas, voilà qu'il confond son doudou et ses pantoufles!



Et au fur et à mesure que la nuit avance, César rencontre de plus en plus de difficultés à faire les choses dans le bon ordre et à la fin de l'histoire, il fait n'importe quoi, les pantoufles finissent dans le verre d'eau, il fait un câlin à son tapis!
La chute de l'histoire est également très drôle et surprenante!

J'aime bien les illustrations, les expressions du lapin sont hilarantes. Les onomatopées, omniprésentes donnent du rythme et de la fantaisie à l'histoire et c'est un vrai plaisir à lire.
Si moi il me plaît beaucoup, j'ai du mal à le faire apprécier à La Crevette malheureusement. Les couleurs sont sombres et n'attirent pas son regard. Elle ne peut pas être sensible à son humour. Je pense qu'elle est un peu jeune encore, je le trouve destiné à un public plus âgé, 4-5 ans je dirais.
Je retenterais quand elle sera plus grande!