mercredi 9 janvier 2019

Le dernier des nôtres - Adélaïde De Clermont-Tonnerre



Quelques infos:


Édition: Grasset
Date de parution: Août 2016
Pages: 496


Mon avis:


A Dresde en 1945, alors que les bombardements alliés font rage, une femme, gravement blessée, accouche. Dans un dernier souffle, elle confie au médecin "Il s'appelle Werner. Werner Zilch. Ne changez pas son nom, il est le dernier des nôtres."  Récupéré par sa tante et une nourrice, ils tenteront de quitter l'Allemagne au bord de la défaite.
A Manhattan, 25 ans plus tard, nous retrouvons Werner. Il rêve de gloire et de prestige. Avec une ambition à la mesure de son égo, il tente de se faire un nom dans l'immobilier. Séducteur invétéré, il enchaîne les aventures. Mais lorsque sa route croise de celle de Rebecca, une artiste issue d'une famille richissime, c'est le coup de foudre. Jusqu'au jour où elle disparaît sans explications. Werner sera alors confronté à son passé, et tentera de retracer le mystère de ses origines.

Le livre alterne les deux époques. Peu à peu, l'auteur brode son histoire et dénoue les fils qui unissent le destin des deux familles de Werner et de Rebecca. Je n'ai malheureusement pas adhéré à cette fiction, je l'ai trouvé cousue de fil blanc, peu crédible. Je n'ai également pas aimé l'histoire d'amour de nos deux héros. Je n'ai réussi à voir que ce qui sépare Werner et Rebecca, sans comprendre vraiment ce qui les unit. Elle lui renvoie sans cesse sa condition d'arriviste, il n'y voit qu'un objet à posséder, témoin de son ascension sociale. La fin est à mon avis, complètement ratée et manque cruellement de vraisemblance.

Cependant, tout n'est pas à jeter dans ce roman. J'ai beaucoup aimé le thème abordé. Tout comme dans "Le liseur", il est question du regard que porte toute une génération sur celle qui l'a précédé, sur les actions commises pendant la seconde guerre mondiale. Je ne m'étais jamais vraiment posé la question du rôle des scientifiques et ingénieurs allemands qui ont contribué, par leurs recherches et leurs découvertes, à l’ascension du régime nazi. Dans quelle mesure sont-ils responsables des atrocités commises à cette époque? Certains ont été capturés, d'autres se sont rendus aux américains ou aux soviétiques lors de la chute du régime nazi, les deux puissances espérant récupérer, au détriment de l'autre, les armes secrètes du troisième Reich (On retrouve ici les prémices de la guerre froide).

"L'opération Paperclip? relança Marcus
C'est le nom de code de l'opération qui a permis, en toute discrétion et en toute illégalité, de faire mille cinq cents savants et ingénieurs nazis aux États-Unis."

D'autre part, j'ai trouvé que l'auteur dressait avec finesse les portraits de ses personnages. Elle fait de Werner, qui avait tout pour me déplaire, un héros plus subtil et tourmenté qu'il n'y paraît. La plume est fine, dynamique avec des petites doses d'humour bien placées et assez inattendues.

"L'avantage avec les femmes qui vous aiment pour votre argent, c'est qu'on sait comment les garder!"

C'est un roman qui se lit facilement, dont le thème principal, intéressant, est malheureusement mal desservi par une fiction trop invraisemblable. 









2 commentaires:

  1. Et bien malgré une lecture que l'on devine clairement en demi-teinte, je trouve que ta chronique donne envie de découvrir ce livre, de s'en faire notre opinion, de découvrir ce Werner dont il est question. J'aime beaucoup la façon dont tu as rédigé ta chronique, merci pour la découverte.

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    1. Merci pour ton commentaire! Malgré ses imperfections, c'est un roman qui mérite qu'on s'y arrête! Bonne lecture!

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