lundi 17 juillet 2017

Le Cercle - Dave Eggers




Quelques infos:


Edition: Gallimard
Date de 1ère parution: 2016
Pages: 511


Mon avis:


Mae Holland, 24 ans, vient de se faire engager par une entreprise informatique prestigieuse: Le Cercle. Elle intègre son siège californien et découvre, éblouie, les règles sociales appliquées par son nouvel employeur. Le siège de l'entreprise ressemble à un parc d'attraction où les employés ont accès à des salles de sport, ont un suivi médical rigoureux et peuvent tester les derniers gadgets. Au Cercle, il ne suffit pas de travailler, il faut également participer activement à la communauté en utilisant les réseaux sociaux; Relayer les infos, commenter, liker, suivre sa cote de popularité qui évolue selon son taux de participation. Jouant le jeu jusqu'à la démesure, Mae se fait remarquer et progresse rapidement au point de devenir une personnalité en vue. Appliquant à la lettre les consignes de son employeur, Mae s'éloigne de ses proches et devient l'instrument consentant d'une entreprise totalitaire.

Voici un roman de science-fiction qui fait froid dans le dos. C'est une version 2.0 de 1984 qui j'ai lu adolescente. Ici c'est le Cercle qui nous regarde, collectant les infos que nous laissons innocemment sur le net, croisant les données et obligeant les internautes à se dévoiler. Cette société semble idéale, plus de mensonges, accès à la connaissance illimité... Derrière des objectifs philanthropiques se cache une entreprise qui veut tout contrôler, tout aseptiser... Dave Eggers pousse son raisonnement à l'extrême: que deviendrait une société où l'on pourrait tout montrer, tout voir? Deviendrait elle un paradis où le mensonge, les mystères seraient bannis ou au contraire une tyrannie, où la norme devrait être respectée, où l'intimité serait bannie et considérée comme anormale? 
Les raisonnements sont simplifiés à l'extrême (si vous n'avez rien à vous reprocher, pourquoi vous cacher?), l'avis des masses met à mal notre libre-arbitre. La façon dont cette araignée tisse sa toile, prenant dans ses filets de simple concitoyens, puis des hommes politiques, puis des gouvernements entiers est terrifiante. 
Certains passages sont savoureux, les réactions de ses collègues lorsqu'elle oublie de commenter une de leur publication ou de participer à leur réseau donnent lieu à des scènes complètement absurdes.
Les entretiens entre Mae et sa hiérarchie sont remarquables. Une machinerie à broyer tout sens critique se met en branle alors même que les dialogues semblent bienveillants. Mae se fait manipuler sans même s'en rendre compte.

Même si ce livre connaît quelques longueurs et présente une piètre qualité littéraire, le propos est intéressant, instructif et a le mérite de faire réfléchir sur notre utilisation des réseaux sociaux et des données que nous laissons sur le net. 



1 commentaire:

  1. Tout d'abord bonjour.. Ticket très informatif. je voulais tout juste des réponses sur
    le sujet. Bon courage!

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