vendredi 28 décembre 2018

Le voyage des quatre saisons - Jessica Courtney-Tickle


Quelques infos:


Édition: Hatier jeunesse
Date de parution: 18/10/2017
Age recommandé: 6 ans

Mon avis:


J'ai reçu cet album dans le cadre d'une opération Masse Critique du site Babelio. J'étais ravie d'avoir été sélectionnée car La Crevette adore Vivaldi! Et quelle bonne surprise à l'ouverture du colis: la couverture est splendide. Les reflets dorés attirent en regard et nous baignons tout de suite dans le thème de l'album avec ses quatre arbres représentant les quatre saisons.

Nous suivons Isabelle et son chiot Pistache qui vivront au fil des saisons de trépidantes aventures: ils danseront au festival du Printemps, se feront surprendre par l'orage ou particperont aux récoltes d'Automne.
Sur chaque page, une puce nous permet d'écouter un (très) court extrait de l'oeuvre magistrale de Vivaldi. Malheureusement, c'est là que j'ai déchanté. Il est difficile pour ma Crevette d'appuyer sur les puces et l'extrait est vraiment très très court, 5 secondes tout au plus. Ce n'est pas de ce côté là que nous exploiterons cet album.

En revanche, les illustrations sont vraiment magnifiques. J'ai apprécié que chaque saisons soit représentée sur deux doubles pages. Il y a tant de nuances dans chaque saison, il n'en fallait pas moins.  



Les illustrations sont pleines de détails, riches et colorées. Chaque fois que nous lisons cet album, un autre détail apparaît. Chaque lecture apporte une nouvelle découverte. Un peu côté vintage donne une identité propre à cet album, j'ai vraiment apprécié la palette graphique de l'auteur.






Le petit plus se trouve dans les deux dernières pages. On y trouve une courte biographie de Vivaldi et une explications sur les extraits musicaux entendus. 

C'est un album joyeux et dynamique qui a bien plu à la Crevette et à sa maman.


mercredi 26 décembre 2018

Le vieux qui voulait sauver le monde - Jonas Jonasson



Quelques infos:


Édition: Presses de la cité
Pages: 495
Date de parution: Octobre 2018

Mon avis:


Ce roman est une suite de "Le vieux qui ne voulait pas souhaiter son anniversaire" où l'on avait suivi les aventures d'Allan Karlsson, un centenaire qui s'était évadé de sa maison de retraite. A travers le récit de ses multiples aventures, on découvrait comment sa personnalité hors du commun lui avait permis de rencontrer les grands noms de l'Histoire.

Cet opus est dans la lignée du précédent, même ambiance, même aventures abracadabrantesques. On le retrouve ici, avec son ami Julius, dans un hôtel à Bali où ils passent des journées heureuses et insouciantes... Mais par un malheureux concours de circonstance, les voilà échoués dans une nacelle de montgolfière en pleine mer, sauvés par un navire Nord Coréen. Là encore, l'astuce et le culot du centenaire l'amèneront dans les hautes sphères du pouvoir.

Au travers cette histoire complètement farfelue, l'auteur nous livre une analyse intéressante de la géopolitique mondiale actuelle qu'il tourne en dérision. Tout le monde en prend pour son grade, les américains, les russes, les européens... Avec humour, il dresse le portait à peine caricaturés des dirigeants de ce monde, tel que Donald Trump par exemple:

"En ce qui concernait la vraie guerre, c'était un peu plus complexe. Les dirigeants des autres pays se révélaient aussi difficiles à renvoyer que les membres du Congrès. Il ne lui restait que la menace de leur faire la peau à coups de bombes. Cette approche fonctionnait dans le monde de l'entreprise, en remplaçant "bombes" par "procès". Mais quand l’adversaire était un dément narcissique, haut comme trois pommes, avec l'arme nucléaire dans la poche, mieux valait réfléchir à deux fois. Ce n'était pas le point fort de Donald Trump, il l'admettait."

L'auteur revisite l'actualité avec impertinence. Sa plume se fait mordante lorsqu'il évoque les travers de nos classes dirigeantes et il prend visiblement le parti pris d'en rire. En revanche, je suis complètement passée à côté des facéties et des aventures d'Allan qui m'ont laissé de marbre (peut être la faute à un moral en berne ces derniers temps). L'ambiance du premier tome était volontairement légère. Ici, en faisant écho à des événements inscrits dans notre présent, le ton se fait plus grave, notamment dans les dernières pages où l'on sent poindre une dose d'amertume. Et c'est avec un sentiment d’inquiétude que j'ai refermé ce livre.

"Des chercheurs avaient constaté que l'intelligence moyenne régressait. Allan avait lu que ceux qui se servaient trop de leur tablette perdaient leur aptitude à communiquer. Ceux qui surfaient sur le Net laissaient d'autres penser à leur place, au point de s'abêtir. 
Allan devient soucieux quand il comprit que lorsque la vérité reculait, l'intelligence aussi. Avant, distinguer le vrai du faux était facile. L'eau-de-vie était bonne. Deux et deux ne faisaient pas cinq. Mais maintenant que les gens ne parlaient plus entre eux, c'était à celui qui affirmait une chose le plus grand nombre de fois. Certains avaient perfectionné cet art à un tel point qu'ils parvenaient à se répéter en l’espace de quelques secondes. De quelques secondes!"


Finalement, ce n'est pas l'humour que je retiendrai de ce livre mais l'analyse et le point de vue de l'auteur sur les problématiques du monde actuel.




Livre reçu dans le cadre d'une opération Masse Critique. Merci au site Babelio et aux Éditions Presses de la Cité pour cet envoi!

jeudi 13 décembre 2018

Avant toi - Jojo Moyes



Quelques infos:


Édition: Milady (Romance)
Pages: 520
Date de parution: Mars 2014


Mon avis:


Lou est une jeune fille d'origine modeste qui vient de perdre son travail. Elle accepte un contrat de 6 mois en tant qu'aide soignante auprès de Will, tétraplégique depuis un accident. Malgré son inexpérience, son énergie et sa joie de vivre la rendront précieuse auprès de Will et son entourage. Car sa présence n'a qu'un but: empêcher Will de commettre l'irréparable.

Choisi un jour de déprime alors que je traînais à la bibliothèque, j'avais envie d'une lecture facile et enthousiaste. Ce titre avait fait fureur ces dernières années et semblait remplir ces critères. Je craignais une histoire à l'eau de rose, un peu guimauve, surfant sur la vague d'Intouchables, arrosé à la sauce Cendrillon. Malgré mes à priori, je me suis laissée tenter.

Bien m'en a pris! Je me suis laissée prendre au jeu de cette jolie histoire qui raconte tout en pudeur l'amour naissant entre un tétraplégique au bout du rouleau et une jeune fille à la joie de vivre communicative. Contournant habilement les pièges de la mièvrerie, ce roman aborde des thèmes difficiles comme le handicap et l'euthanasie. Le choix de Will, discutable et polémique est amené avec finesse. Sans fard mais avec pudeur, l'auteur nous raconte le quotidien de ce tétraplégique rythmé par les soins infirmiers, le regard des autres, les choix imposés par son entourage et les souffrances physiques. Je ne crois pas que soit un roman réellement militant, l'auteur nous fait nous interroger sur des questions essentielles, sans aucun jugement ni parti pris. Elle nous expose avec beaucoup d'émotions le choix de vie d'une personne qui a vu son existence bouleversée par la perte de son autonomie et qui revendique la décision de pouvoir maîtriser sa mort.

L'ensemble est porté par l'énergie de Lou qui déploie des trésors d'imagination pour redonner le sourire à son patient. J'ai aimé sa fraîcheur, sa spontanéité, l'humour dont elle fait preuve pour franchir la carapace de Will. 
Will et Lou vont se découvrir, s'entraider, se compléter et de cette rencontre improbable où les deux protagonistes sortiront le meilleur d'eux mêmes, naîtra une magnifique histoire d'amour qui m'a profondément émue.
Seule ombre au tableau, je n'ai pas aimé la façon dont l'auteur abordait le sujet de la différence de classe sociale entre Lou et Will. La première est d'origine modeste, le second est un golden boy de la City, fortuné. L'auteur n'a pas su éviter les clichés et a cédé à une certaine facilité dans l'évolution du personnage de Lou, donnant à la fin un air de conte de fées qui m'a fait tiquer. Du coup j'hésite à lire les tomes suivants.

Cependant, je me suis surprise à relire certains passages qui m'ont bouleversé. Loin d'être un roman à midinette, ce roman soulève des sujets qui méritent d'être débattus: le regard que nous portons sur le handicap, les difficultés d'accessibilité des lieux publics, les rapports filiaux, l'euthanasie...
La multitude des thèmes abordés et la finesse avec laquelle ils sont traités font de ce livre un véritable coup de cœur!




samedi 8 décembre 2018

Les disparus du phare - Peter May



Quelques infos:


Édition: Édition du Rouergue (Noir)
Date de parution:  Juin 2016
Pages: 314

Mon avis:


Sur la place d'une île écossaise, un homme reprend connaissance, en état de choc. Mais sa mémoire lui joue des tours. Incapable de se souvenir de son identité, il comprend que quelque chose de terrible est arrivé et a suscité son amnésie. Petit à petit, il reconstitue les pièces du puzzle et recherche des indices pour découvrir qui il est et les raisons de sa présence sur cette île
Parallèlement, on suit Karen, une ado, rebelle, dévastée par le suicide de son père, 2 ans plus tôt. Elle mène également son enquête afin de découvrir les raisons de la disparition de son père. 

Je ne suis pas une grande adepte des polars, même si j'apprécie d'en lire un de temps en temps. On m'avait recommandé Peter May, cet auteur écossais dont la fine plume reconstitue merveilleusement la splendeur sauvage des paysages écossais. J'ai effectivement apprécié la description des lieux, des ambiances, de ces rivages façonnés par les embruns, de ces landes balayées par les tempêtes.... L'amnésie du personnage principal participe à la tension ressentie au fil des pages. Le lecteur est emmené avec lui dans la quête de son identité. 
Lorsque l'on comprend les raisons qui ont poussé le héros à s'installer sur cette île, le livre devient plus engagé, avec une thématique écologique particulièrement intéressante et tout à fait d'actualité.
Même si les ficelles sont un peu grosses, qu'on voit venir le dénouement et que certains personnages sont un peu caricaturaux (l'adolescente rebelle avec ses tatouages et ses piercings manque de subtilité), c'est une lecture que j'ai apprécié, la qualité d'écriture de l'auteur relevant l'ensemble.

Il me tarde désormais de découvrir,de ce même auteur,la trilogie écossaise.



jeudi 6 décembre 2018

Mes histoires Barbapapa - Annette Tison et Talus Taylor


Quelques infos:


Édition: Les livres du Dragon d'or
Age: 2-5 ans
Date de parution: Octobre 2018

Mon avis:


Les Barbapapas sont ces merveilleux personnages créés dans les années 70. Leurs histoires ont d'abord été racontées dans une série de livres qui ont ensuite été adaptés en dessin animé. 
On retrouve dans ce joli recueil une série de 7 histoires, une pour chaque jour de la semaine, de quoi instaurer un rituel de lecture avec nos chères têtes blondes.




Ces étranges personnages sont des créatures bienveillantes, dont la forme rappelle la friandise qui a inspiré les créateurs de la série. Il y a Barbapapa et Barbamama, les parents et leur progéniture: les Barbabébés (Barbibul, Barbabelle etc...)



Ils changent de forme à volonté. Cette capacité amusante (et drôlement pratique!) leur permet de sortir de situations compliquées. Leurs aventures mettent en avant des thèmes intemporels comme l'écologie, l'amitié et la solidarité. 
Ce sont des personnages sympathiques, astucieux et rigolos.

Le livre est joli avec sa couverture matelassée et d'un format pratique pour les petites mains de nos bambins.
Les parents apprécieront de retrouver ici, avec probablement un brin de nostalgie, les personnages qui ont bercé leur enfance.




Livre reçu lors d'une opération Masse Critique: Merci à Babelio et aux éditions Les livres du Dragon d'or

jeudi 29 novembre 2018

Le liseur - Bernhard Schlink



Quelques infos:


Édition: Folio
Date de 1ère parution: 1995
Pages: 243

Mon avis:


Michael a 15 ans lorsqu'il rencontre Hannah âgée de 20 ans de plus que lui et dont il devient l'amant. Chaque jour, il la retrouve chez elle et avant de faire l'amour, elle lui demande de lui faire la lecture à voix haute. Ce rituel durera 6 mois, jusqu'au jour où Hannah disparaît du jour au lendemain. Il la retrouve, 7 ans plus tard, alors qu'il assiste au procès d'anciens criminels nazis et qu'elle est sur le banc des accusés. Michael comprendra alors le secret qu'elle s'évertue à cacher et tentera de se tentera de panser les plaies de cette étrange histoire d'amour.

J'ai vu le film il y a quelques mois de cela. J'en suis sortie bouleversée et quelque peu perplexe. J'ai voulu lire le roman dont il en était issu, espérant qu'il puisse répondre à certaines de mes questions. J'ai refermé ce livre, sans que ce sentiment de perplexité ne m'ait quitté. Mais qui est Hannah? Comment arriver à me positionner par rapport à elle? Cette question tourmentera le narrateur  toute sa vie. Par ricochets, il est question du jugement de toute une génération envers celle qui l'a précédé, qui a été témoin, parfois complice, des horreurs perpétrées sous le régime nazi. 

"Je pense aujourd'hui que le zèle que nous mettions à découvrir l'horreur et à la faire connaître aux autres avait effectivement quelque chose d'odieux. Plus les faits dont nous lisions ou entendions le récit étaient horribles, plus nous étions convaincus de notre mission d'élucidation et d'accusation. Même lorsque ces faits nous coupaient le souffle, nous les brandissions triomphalement. Regardez!"

Hannah est porteuse d'un secret, qui aura gouverné ses choix, la poussant même à endosser une responsabilité qui n'était pas uniquement la sienne. Pour autant, cela suffit-il à lui donner le pardon? C'est un choix que Michael sera dans l'incapacité de faire, choqué que cette femme adorée, ait pu participer à des crimes aussi abjects.
L'auteur nous plonge dans les méandres de ses réflexions intimes, ses questionnements, sans nous apporter de réponse et sans que nous, lecteurs, puissions également en trouver. C'est déstabilisant. La seule éclaircie dans ce roman, c'est lorsque Michael prend la décision de communiquer indirectement avec Hannah par l'intermédiaire des livres. Que l'amour de la lecture puisse de nouveau les réunir, j'ai trouvé cela magnifique.
Cependant Hannah restera un mystère pour moi. Tant au niveau de sa participation aux crimes nazis, que dans sa relation charnelle avec cet adolescent de 15 ans. Qu'est ce qui l'a poussé à nouer cette histoire avec ce jeune homme? Elle a des réactions complexes, inexplicables.... c'est un amour laid, destructeur, une relation de dominant à dominé et qui m'a laissé un goût amer....

Un roman à lire, qui ne peut laisser indifférent, qui pousse le lecteur à réfléchir et à s'interroger...

"Mais qu'est ce que vous auriez fait?"



mardi 27 novembre 2018

Une colonne de feu - Ken Follett



Quelques infos:


Édition: Robert Laffont
Date de parution: Septembre 2017
Pages: 928 (!)

Mon avis:


En 1558, à l'ombre de la cathédrale de Kingsbridge, cité marchande d'Angleterre, deux adolescents Ned et Margery, rêvent d'amour et de mariage. Mais la famille de Margery a d'autres projets pour la jeune fille, son père et son frère la promettent au comte de Shiring. Une telle union leur permettra d'entrer dans noblesse anglaise et d'accroître leur influence. Ned, le cœur brisé, part rejoindre les services secrets de sa majesté Elizabeth I, de confession protestante, qui essaye d'établir un semblant de paix dans le royaume en proie à des luttes de pouvoir entre catholiques et protestants. 

Ken Follett relate ici, sur plusieurs décennies, les guerres de religion qui ont embrasé l'Europe au 16e siècle. Insérant habilement des personnages fictifs au sein même de l'Histoire, il nous narre cette période obscure où catholiques et protestants se sont entre-tués pour l'exercice de leur culte. Alors certes, ce roman me fait l'effet d'un blockbuster Hollywoodien. C'est efficace, bien calibré pour le succès... Mais ça manque de charme. Notamment, les personnages beaucoup trop manichéens à mon goût, la cruauté des méchants ou la perfection des gentils n'ont aucune mesure. L'intérêt de cette galerie de personnages s'en trouve diminué, l'ensemble manquant de relief.  Les piliers de la terre ou Un monde sans fin faisait la part belle aux bâtisseurs de cathédrales. Ici, Kingsbridge n'est qu'un décor parmi d'autres, la cathédrale est relayée au second plan (petite déception personnelle). 
Mais je lui pardonne bien volontiers. C'est un roman très riche, racontant les guerres de religion sans aucun parti pris, éclairant le lecteur sur certains faits historiques. C'est toujours très intéressant et très bien documenté.  J'ai aimé la partie espionnage de ce roman historique et la façon dont Elizabeth place ses pions afin de déjouer les complots ourdis contre elle. J'ai aimé la bataille navale, où là encore, je ne peux qu'admirer l'érudition et la qualité d'écriture de Ken Follett. Les 928 pages de ce pavé défilent toutes seules et c'est sans aucune lassitude que je suis allée au bout. 



jeudi 15 novembre 2018

La part des flammes - Gaëlle Nohant




Quelques infos:


Édition: Héloïse d'Ormesson
Date de parution: 19 Mars 2015
Pages: 495


Mon avis:


Paris, 1987. Tout le Paris mondain se bouscule au Bazar de la Charité où les femmes de l'aristocratie vendent des objets personnels. Les profits de cette vente reviennent aux œuvres de charité. C'est un lieu de rencontre, où il faut paraître. Sophie d'Alençon, sœur de l'impératrice d'Autriche (la fameuse Sissi!) tient un comptoir au Bazar. Elle va inviter la Comtesse de Raezal, dont le passé lui vaut d'être mise au ban de la haute société, et Constance d'Estingel, qui se sent en décalage avec les aspirations familiales et les conventions sociales  Mais en ce jour de Mai 1897, alors qu'il y a foule dans les couloirs du Bazar, les vapeurs d'éther du cinématographe s'enflamment transformant le hangar en un gigantesque brasier où près de 120 personnes périrent, dont une grande majorité de femmes. Violaine de Raezal et Constance en réchappent, affreusement blessées et verront leur destin bouleversé par cette tragédie.

Dès les premières lignes je me suis laissée prendre par cette histoire, basée sur un fait divers réel.
L'auteur ne se contente pas de relater l'incident en insufflant un peu de romanesque, elle nous fait découvrir la vie parisienne de l'époque. Sa plume se fait mordante quand elle évoque les conventions sociales de l'époque et cette charité quelque peu hypocrite où on cherchait surtout à assurer ses relations et une certaine indulgence religieuse.

"Et peut-être était-ce la finalité de ce lieu, servir de crypte à de pauvres hères que la charité bien née guidait vers une mort sanctifiée, eux qui, sans elle, eussent crevé comme des bêtes, le cœur plein de révolte et d'amertume. Si ces vertueuses dames patronnesses ne visaient pas à panser les plaies d'une société foncièrement inégalitaire, elles s'employaient à en apaiser les convulsions et à faire accepter aux pauvres l'injustice de leur destin. Qu'ils en saisissent la valeur rédemptrice et consentent à porter leur croix, et ils rejoindraient ces figures de la sainteté indigente dont on se servait pour édifier les enfants des riches."

Elle dénonce cet univers codifié où les femmes se soumettent aux conventions sociales, aux bonnes mœurs, en masquant sous des sourires affables une effroyable hypocrisie qui n'a d'égale que leur ambition; il faut voir et être vu.

"La terre était pleine de créatures saturées d'elles mêmes qui prenaient plaisir à vous foudroyer pour les fautes qu'elles s'interdisaient, les libertés qu'elles prenaient dans l'ombre, les extases qui venaient mourir près d'elles sans qu'elles se soient permis d'y goûter. Châtier était le tonique qui ranimait leur cœur exsangue."

L'incendie est évidemment le point culminant et l'auteur ne nous épargne pas les horreurs vécues par les femmes prises au piège dans le brasier. Pour autant, moi qui suis particulièrement sensible, j'ai trouvé que c'était vraiment bien amené et réaliste sans plonger dans un voyeurisme morbide.

"Il y avait eu les jours de la salle Saint-Jean, cette éprouvante identification qui avait laissé des corps sans nom, abandonnés à la fosse commune faute d'avoir été reconnus. Violaine ne pouvait s'empêcher d'imaginer au-dessus de chacun de ces anonymes une âme sursautante, déchirée d'avoir vu ses proches scruter sa dépouille pour l'écarter fermement - non, cette momie hideuse n'est pas notre mère, ne saurait être ma fille bien-aimée. Et l'âme ulcérée regardait cette écorce racornie - qui avait été son corps fier et plein - glisser dans l'anonymat de la fosse tandis que la douleur de siens butait contre une tombe impossible à remplir."

Malheureusement, j'ai trouvé que le rythme s'essoufflait dans la dernière partie du livre, consacré au personnage de Constance et mon intérêt s'est retrouvé en partie émoussé. Ses tourments m'ont un peu ennuyé, je l'ai regardé sans vraiment la comprendre et il est resté une distance entre elle et moi.  Néanmoins, j'ai vraiment apprécié cette lecture car c'est un roman très riche: à la fois roman de mœurs, roman historique et roman d'amour. Le tout porté par une très jolie plume qui ne m'a pas laissé indifférente et j'ai aimé les partis pris de l'auteur.

"Si ça pouvait réveiller les gens... Personne ne proteste! Cet incendie a fait d'eux des moutons dociles aux ordres de la sûreté! Et pourtant on a bien besoin de rire et de pleurer au théâtre, plus que jamais."



Sans oublier la très jolie morale de l'histoire....

"Chaque fois qu'elle pensait à la duchesse d'Alençon - et elle pensait souvent à elle - Violaine de Raezal se disait que s'il était un bonheur possible sur cette on ne pouvait y accéder qu'en laissant mourir certaines choses en soi. Toutes ces choses lourdes et encombrantes qui étaient un grenier plein d'objets cassés et poussiéreux que l'on n'osait mettre au rebut, mais qui arrêtaient la lumière."



jeudi 25 octobre 2018

L'enfant du Titanic - Leah Fleming



Quelques infos:


Édition: Gabelire
Date de parution: 2014
Pages: 643

Mon avis:


Southampton, 1912. May et Joe, rêvant d'une vie meilleure, embarquent à bord du Titanic avec leur bébé parmi les passagers de troisième classe. 
Céleste Parkes, vient d'enterrer sa mère et retourne auprès de son mari, richissime industriel.
Alors qu'elles n'auraient jamais du se croiser, le naufrage du bateau va lier May et Céleste à jamais. Elles se retrouvent sur le même canot de sauvetage. On remet un bébé à May que tout le monde pense être le sien. Bouleversée par la mort de son mari, elle est soutenue dans l'épreuve par Céleste qui puisera dans cette tragédie la force de se libérer du joug de son mari.
L'amitié entre les deux femmes perdurera au fil des années et au delà des océans. Nous suivrons l'histoire de ces deux femmes et de leurs enfants sur plusieurs décennies.

J'ai choisi ce livre au hasard de mes déambulations dans la médiathèque du coin, attirée par le titre accrocheur."Titanic". Je suis de cette génération qui a été bouleversée par le film de James Cameron.
Alors petite pointe de déception lorsqu'au bout de 50 pages, le sort du paquebot était réglé. Certes on sait tous comment ça se termine pour le malheureux capitaine Smith et les 1500 passagers qui ont péri, mais il m'aurait fallu un peu plus de temps pour m'imprégner du contexte historique. Cependant, le naufrage du Titanic n'est pas le sujet du livre, juste le point de départ d'une rencontre improbable et l'origine d'un lourd secret de famille. On le retrouve en filigrane tout le long du livre, fil rouge dans l'histoire de Céleste et de May. 

600 pages, c'est finalement peu pour construire une vraie saga familiale. Les personnages manquent de profondeur et l'auteur use parfois de ficelles un peu grosses. On peut regretter que certains événements n'aient pas été traités de façon plus approfondie. L'ensemble manque d'envergure. J'ai malgré tout pris plaisir à ma lecture, la révélation du lourd secret de May tient en haleine au fil des pages, jusqu'au point final. L'auteur nous explique dans les deux dernières pages la façon dont elle s'est inspirée de cette tragédie pour construire son roman et on peut souligner son travail de recherche.

C'est un roman inégal qui manque un peu de densité mais qui se lit sans ennui. 




mardi 23 octobre 2018

Les joies d'en bas - Nina Brochmann et Ellen Stokken Dahl




Quelques infos:

Édition: Actes Sud
Date de parution: Janvier 2018
Pages: 446

Mon avis:


Nina Brochmann et Ellen Stokken Dahl sont internes dans une faculté de médecine de Norvège. Auteurs d'un blog sur la santé et l'éducation sexuelle, elles ont choisi d'écrire un livre sur le sexe féminin lorsqu'elles ont pris conscience de la méconnaissance des femmes sur le sujet. 

Tout ce que vous avez voulu savoir sur le sexe féminin sans jamais oser le demander! Dans la même veine que son grand frère "Le charme discret de l'intestin", ce livre a vocation de nous en apprendre plus sur nous même, d'aider les femmes à s'approprier leur corps et de démonter les mythes et idées reçues entourant leur anatomie. Avec humour et intelligence, il balaye tout ce qui concerne la santé des femmes: sexualité, cycles menstruels, contraception, anatomie.... Il n'y a aucun tabou. Du fait de ma profession, je suis bien informée sur le sujet (levons toute ambiguïté: je suis sage-femme) et j'ai vraiment apprécié la qualité du travail des deux auteurs. Elles étayent leur propos de références médicales, elles expliquent clairement les termes médicaux, savent se faire grave quand le sujet est sérieux ou faire preuve d'humour et de second degré quand cela s'y prête:

"Le médecin de l'Archiduchesse Marie-Thérèse d'Autriche recommandait donc en 1740 que "la vulve de Sa Très Sainte Majesté soit titillée avant le coït". Nos médecins d'aujourd'hui devraient s'en inspirer. Imaginez qu'au lieu de vous dire de mener une vie plus saine, on vous conseille de vous faire titiller la vulve? La santé publique en profiterait!" 

On peut le lire d'une traite ou bien le consulter quand on s'interroge sur un domaine précis. Les illustrations apportent une touche d'humour décomplexée. 
C'est un livre excellent qui constitue un référentiel sur le sujet. 
Une lecture nécessaire pour toutes les femmes!





mercredi 17 octobre 2018

Erick de Briovère - Jean-Claude Boscher




Quelques infos:

Édition: Eurocibles
Date de parution: 2016
Pages: 220

Mon avis:


Erick est un jeune norvégien qui débarque avec ses parents sur la rive de la Ver (la Vire) en l'an 890. Attirés par le doux climat et les collines verdoyantes, ils décident de s'installer à Briovère, ancien nom de Saint-Lô, malgré la méfiance des locaux. Malheureusement lorsque des Vikings s'attaquent aux habitants et détruisent la ville, Erick et sa famille sont pris pour cible. Contraint de retourner en Norvège, Erick se retrouve tiraillé entre son pays natal et la nostalgie de la belle région normande.

J'ai reçu ce livre lors de la dernière opération Masse Critique organisé par le site Babelio. L'auteur nous raconte de façon romancée un épisode de l'histoire de la ville de Saint-Lô détruite lors de la bataille de Briovère en l'an 890. Le livre est agrémenté de photos illustrant les vestiges de la ville à cette époque. J'ai bien aimé découvrir les relations commerciales de l'époque, aspect méconnu des échanges entre Européens et Vikings. A la fin du livre, l'auteur cite ses sources, et rend compte du sérieux de son travail. L'écriture est simple, sans prétention, et le livre se lit facilement. 
A découvrir pour les locaux ou les passionnés de l'histoire viking.



lundi 15 octobre 2018

Vivement l'avenir - Marie-Sabine Roger



Quelques infos:


Edition: Du Rouergue
Date de parution: 2010
Pages: 301

Mon avis:


Alex, la trentaine, look androgyne, loge, le temps de son CDD dans un poulailler industriel, chez Marlène et Bertrand qui louent une chambre dans leur maison avec "vue sur le poulailler et l'échangeur de l'autoroute".
Cédric, chômeur, désabusé, traîne son ennui et son chagrin d'amour le long du canal en compagnie de son ami Olivier, obèse, taciturne, dont l'ambition est de construire un barrage avec les canettes de bière qu'il siffle à longueur de journée.
Il y a aussi Gérard, le frère handicapé de Bertrand, qui vit sous leur toit et que Marlène ne supporte plus. 
Ces personnages, un peu marginaux, vont se rencontrer, se découvrir bien au delà des apparences. Cette amitié improbable les aidera à sortir de leur marasme.

Comme d'habitude, ce roman de Marie-Sabine Roger m'a enchanté. On y retrouve une fois de plus, cette plume enchanteresse, à la fois tendre et piquante, souvent drôle et touchante. Elle sait trouver les mots, empreints de vérité, avec ce sens inégalé de la formule qui résonne au fond de nous.

"J'ai commencé à la sentir, l'urgence, à ne plus supporter ce vide devant moi, ce grand Rien, que je ne savais ni comment remplir ni avec quoi. Vivre! Vivre putain! J'avais que ce mot là.
Juste un mot, sans explications, sans rien pour me dire où aller ou quoi faire. Comme un gros bouquin sans sommaire. Et dans le même temps, parce que je ne savais pas comment faire pour vivre, justement, j'ai commencé à avoir des angoisses, des vraies, de celles qui te déguisent en guenille, te font pleurer ta mère à l'intérieur de toi, croire que tu deviens fou, que tu te barres en couille ou que tu vas mourir. J'ai vécu la déglingue infernale, avec cette impression d'être déboulonné, en kit et sans notice. J'ai picolé à me vomir moi-même, baisé à perdre toute envie. Aujourd'hui je sais ce que j'avais: j'étais trop plein de vide et pas assez de vie."

Cette galerie de personnage sonne juste. Elle dresse un portrait réaliste des laissés pour compte. Ce sont de vrais gens, comme dans la vraie vie, ni trop beaux, ni trop honnêtes... Il y a toujours quelque chose qui nous touche chez eux, même Marlène "plus bête que méchante", avec ses rêves de midinette inassouvis. Les deux brutes du canal avec leurs "deux neurones qui se baladent; un pour être bête, l'autre pour être méchant" sont les seuls personnages vraiment antipathiques.

En mettant en lumière le meilleur de ses protagonistes, Marie-Sabine Roger fait naître une étincelle d'espoir. L'ensemble donne un roman plein de douceur et de poésie. Le personnage de Gérard surnommé Roswell, est particulièrement réussi. Loin de plonger dans l’apitoiement ou la caricature, on le découvre tel qu'il est, sans filtres. 

"Seulement, pour ceux qui sont comme Roswell, ceux qui sont réellement affreux, c'est plus compliqué, je crois bien. Il faudrait oublier ce qu'ils montrent, pour pouvoir découvrir ce qu'ils cachent. Très vite, il faudrait l’oublier. Roswell est un monstre c'est vrai. Il est d'une laideur parfaite. Il n'y a rien en lui qui ne soit pas raté, déformé, effrayant, ridicule. Rien sauf son regard de chiot, d'une douceur pas racontable. Sauf son rire éclatant, plein de vie et d'humour. (...) On en croisera d'autres, qui se mettront à rire en regardant Roswell. Les monstres ce sont eux."

En générant autour de lui un élan de solidarité et de sympathie, il insuffle aux autres un élan de vie et de cœur.

C'est un roman de vie et d'amitié qui met de la couleur dans notre quotidien. 
Une réussite!

Une dernière citation pour la route, parce qu'elle me fait marrer (et sonne tellement juste!):

"Lui, je l'aurais bien vu en homme politique: son obsession, c'est laisser quelque chose après lui. Tant pis si c'est qu'un tas de merde!"




jeudi 11 octobre 2018

Danse avec les loups - Michael Blake



Quelques infos:


Édition: J'ai lu
Pages: 317
Date de 1ère parution: 1988

Mon avis:


Le lieutenant John Dunbar, après un acte héroïque sur le champ de bataille en pleine guerre de Sécession, choisit son affectation dans un poste reculé situé à la frontière de l'Ouest sauvage. Découvrant le fort abandonné, il se charge de le remettre en état. Ses journées sont rythmées par les travaux quotidiens, les rondes avec son cheval Cisco et les visites inattendues du loup "Deux bottes". Jusqu'au jour où des indiens Comanches tentent de lui voler son cheval. Il décide d'aller à la rencontre de ses hardis voisins. John Dunbar découvrira alors leur mode de vie, en harmonie avec la nature, fondé sur le respect de l'autre et le partage. Prenant alors conscience de la bêtise et de la cruauté de l'homme blanc, il se détachera progressivement de son ancienne existence, renonçant à ses devoirs de soldat pour partager la vie et le tragique destin des Comanches.

Comme beaucoup je pense, j'ai découvert le film avant le livre, dont le succès critique et public a marqué les années 90. La lecture du roman dont Kevin Costner s'est inspiré m'a permis de me replonger dans cette sublime histoire d'amour et de tolérance.

Si cela m'a permis d'éclaircir certains points qui m'ont échappé, je dois reconnaître que j'ai rarement vu un film aussi proche du roman dont il s'est inspiré. On retrouve quelques différences dans la chronologie, des Sioux à la place des Comanches (d'ailleurs pourquoi?) mais quasiment toutes les scènes ont été fidèlement retranscrites.

Pour autant, j'ai trouvé la lecture de ce roman parfaitement complémentaire. Il permet de saisir parfaitement le choc des cultures et l'évolution du lieutenant Dunbar. Dans un premier temps fidèle à ses devoirs de soldat, sa rencontre avec les Comanches ébranlera ses certitudes. Il soignera ses blessures à l'âme, meurtrie par la guerre, au contact d'un peuple à la vie simple, en harmonie avec la nature. Émerveillé par leur mode de vie, il se sentira enfin en accord avec lui même découvrant l'homme véritable qui vit au fond de lui: "Danse avec les loups".

"Il y a de nombreuses pistes dans cette vie, mais peu d'hommes sont capables de suivre celle qui compte le plus... même des hommes comanches. C'est la piste du véritable être humain. Je pense que tu es sur cette piste. C'est une chose que je suis heureux de voir. C'est bon pour mon cœur."

Néanmoins, le film réalisé par Kevin Costner garde ma préférence. Il mérite le qualificatif de "chef d'oeuvre" ce qui, de mon point de vue, n'est pas le cas du roman.
Je vous invite malgré tout à découvrir le livre, si comme moi, vous aimez comprendre la genèse d'une oeuvre.






mercredi 3 octobre 2018

Au fond de l'eau - Paula Hawkins




Quelques infos:


Édition: Pocket
Date de parution: Juin 2017
Pages: 504

Mon avis:


Julia vient de perdre sa sœur Nel avec qui elle était en froid depuis de nombreuses années dans des circonstances troublantes. Elle se rend à Beckford, dans la maison parentale où de lourds secrets refont surface. Elle fait la connaissance de sa nièce, une adolescente rebelle et rencontre les habitants du village qui s'interrogent face à cette succession de suicides de jeunes filles dans le "bassin aux noyées". La mort de Nel est elle en lien avec ces tragédies?

Trouvé dans une boîte à livres, j'ai évidemment reconnu le nom de l'auteur qui avait eu un succès époustouflant il y a quelques années avec son roman "La fille du train" qui m'avait plu mais sans plus. 
Là, ma chronique va être très courte puisque je me suis arrêtée à mi-chemin. Utilisant le même procédé narratif que dans son précédent opus, l'auteur fait progresser l'intrigue en utilisant la voix de (trop) nombreux narrateurs internes. J'ai très vite été perdue. 
Quant à l'écriture (à moins que ce soit la traduction) elle est assez pitoyable. La phrase qui m'a achevé "Ce n'est pas tes affaires!" J'enverrai un Bescherelle au traducteur à l'occasion.
Comme l'intrigue n'a pas éveillé ma curiosité, j'ai fini par laisser tomber. 
Je vais aller remettre ce livre là où je l'ai trouvé.




mardi 25 septembre 2018

La piscine magique - Carl Norac et Clothilde Delacroix



Quelques infos:


Édition: Didier Jeunesse
Date de parution: Février 2017
Âge: dès 5 ans


Notre avis:


La savane est en ébullition! Roi Lion a proposé à certains animaux, triés sur le volet, de venir plonger dans sa piscine magique.


Les animaux essayent leurs maillots de bain les plus chics, afin d'être sélectionné.


Le lion a fait son choix. La girafe, l'ours, Marquise de Cochon, le singe, le marabout et le phoque arrivent devant la fameuse piscine, émerveillés. 


Qu'a-t-elle de magique cette piscine? C'est simple, il suffit de plonger en prononçant un vœu et l'eau de la piscine se transforme immédiatement. Ainsi l'ours plonge dans une piscine de miel, Marquise de Cochon dans du parfum....

Tout se passe pour le mieux jusqu'à l'arrivée de la Reine, la lionne qui éprouve beaucoup de mépris pour ces invités et qui veut les congédier sans ménagement...


Je ne vais pas vous spoiler la fin, la "chute" est vraiment drôle. 

C'est un album joyeux, à l'humour potache qui ravit La Crevette. Les illustrations sont gaies et colorées, les expressions des animaux vraiment amusantes.

C'est un album parfait pour un moment de complicité entre parent et enfant qui pourront imaginer leur vœu, la prochaine fois qu'ils plongeront dans une piscine!





Voici ma participation au rendez-vous hebdomadaire "Chut les enfants lisent" du blog "Devine qui vient bloguer"

Le général du roi - Daphné Du Maurier



Quelques infos:


Édition: Phébus
Date de 1ère publication: 1946
Pages: 360

Mon avis:


Si vous ne connaissez pas Honor Harris, je vous conseille fortement de la découvrir dans ce fabuleux roman. Nous sommes au 17e siècle. Cette jeune fille de l'aristocratie anglaise, au caractère vif et impertinent, doit se fiancer au tempétueux Colonel Richard Grenville. Mais le jour des fiançailles, un accident prive Honor de l'usage de ses jambes. Elle renonce alors à son grand amour qui repart sur les mers affronter les ennemis de l'Angleterre. Quinze ans plus tard, alors que la guerre civile fait rage entre les partisans du Parlement et les royalistes, leurs routes se croiseront de nouveau, réveillant leur folle passion.

Voilà un portrait de femme inoubliable. Malgré son infirmité, Honor est une femme libre, qui au mépris des conventions, suivra les élans de son cœur. Elle ne s’apitoie jamais sur son sort, ni sur ce qui aurait pu être, faisant preuve d'une grande lucidité sur le caractère de son amant.

"Je sus alors que nous étions liés pour toujours, que je ne pourrais jamais le renvoyer. Ses fautes étaient mes fautes, son arrogance mon fardeau, et ce qui se tenait debout devant moi, Richard Grenville, était ce que la tragédie de ma vie l'avait fait."

Le personnage de Richard Grenville est remarquable. Tout comme Honor, j'ai été séduite par son impétuosité, sa loyauté, son franc parler. La guerre et cet amour manqué le rendront vaniteux et arrogant, et parfois même cruel. Richard et Honor sont des personnages contrastés mais complémentaires. Il est d'un tempérament fougueux, alors qu'elle fait preuve d'une grande sagesse. Il est brutal, elle est la douceur incarnée. Jouant le rôle d'amante, de confidente, elle sera pour Richard un soutien indéfectible. 

"S'il avait avec moi cette douceur, cette délicatesse des sentiments, comment pouvait-il se montrer si dur, si cruel, si méprisant avec les autres, envers son propre fils? Devais-je ne plus le voir jamais? Le laisser mener sa vie comme il l'avait menée jusque là? Ou bien au contraire ignorer les souffrances à venir, contraindre mon corps débile à la torture incessante de sa présence réelle, lui donner sans restriction aucune le petit bagage de sagesse que j'avais pu amasser, tout l'amour, toue la compréhension susceptibles de lui apporter un peu de paix?"


Ce lien qui les unit est bouleversant, tragique... C'est un amour qui traverse le temps, se moque des blessures. Ils forment pour moi un couple mythique.

Ce livre n'est pas seulement une histoire d'amour, c'est également un roman historique qui dépeint la guerre civile qui fit rage au 17e siècle entre les royalistes et le Parlement. Daphné Du Maurier ne nous emmène pas sur les champs de bataille, pourtant la guerre est là, en toile de fond. C'est la guerre vécue par les femmes, qui pansent les blessures, soutiennent leur soldats, vivent les privations, cachent les fuyards....

 Sur ce versant là, j'ai du m'accrocher. Beaucoup de lieux, de noms qui ne m'évoquent pas grand chose. Une troisième lecture sera nécessaire pour pouvoir appréhender l'ensemble. 

Comme toujours, Daphné Du Maurier m'a emmené avec elle, en Cornouailles, dressant le portrait de personnages inoubliables qui se font les témoins d'une époque tragique et peu connue du public français. C'est une lecture un peu ardue mais bouleversante. 



vendredi 21 septembre 2018

L'inconnue de Birobidjan - Marek Halter



Quelques infos:


Édition: Robert Laffont
Date de parution: 2012
Pages: 435


Mon avis:


Nous sommes en 1950, le réseau d'espionnage qui a vendu les secrets de la bombe atomique aux Russes vient d'être démantelé, les politiques cherchent à faire tomber Truman et une chasse aux sorcières est lancée. Mieux vaut ne pas avoir d'amis communistes sous peine d'avoir des comptes à rendre à la commission des activités anti-américaines dirigée par McCarthy et Nixon. C'est ainsi que Marina Andréïeva Gousseïev se retrouve accusée du meurtre d'un agent américain infiltré en territoire russe. Elle est actrice, d'origine russe, d'une beauté incroyable.

"Mais sa beauté ne devait rien aux maquilleuses de la MGM ou de la Warner. J'aurais mis ma main au feu que cette femme avait déjà du voir défiler les vérités de la vie dans son cinéma personnel."

Afin d'éviter la chaise électrique, elle raconte son histoire. A l'âge de 19 ans, après avoir été la maîtresse de Staline, elle fuit les sbires de son ancien amant et se réfugie dans une province autonome de la Russie: le Birobidjan, un territoire juif. Ainsi pour sauver sa vie, elle se fera passer pour une juive. En pleine seconde guerre mondiale, voilà qui est peu commun! Elle croisera la route de Michael Apron, médecin américain dont elle tombera amoureuse mais en ces temps troublés, le bonheur ne durera qu'un temps...

Je suis assez partagée sur ce roman. Autant j'ai aimé le côté historique et culturel, j'ignorais tout du Birobidjan, j'ai assez peu lu sur le maccarthysme et j'ai apprécié d'en savoir plus. J'ai moins adhéré au style littéraire, trop journalistique à mon goût. Le dernier chapitre où le narrateur lit un rapport des services secrets révélant le fin mot de l'histoire m'a donné l'impression d'être bâclé.
J'ai été gênée par le type de narration. Les chapitres alternent entre le procès et la vie de Marina en Russie. Ceux consacrés au procès sont racontés à la 1ère personne par un journaliste assistant à l'interrogatoire de Marina. Lorsqu'elle raconte son histoire, c'est un narrateur externe qui s'exprime. Parfois même, ses propos sont relatés par un autre, son avocat par exemple. Cette narration à la 3e personne crée une distance avec l'héroïne alors même que j'aurais du être touchée par son histoire. Les émotions, les sentiments, tout ce qui fait le côté romanesque d'un livre, ne m'ont pas été transmis, je suis restée de glace face à l'histoire de cette femme vivant un amour impossible en pleine Sibérie orientale. 

J'ai néanmoins apprécié l'ironie de l'histoire résumée en quelques mots par le narrateur:

"Mais pour moi, la pensée que Marina et Apron, au temps du nazisme, aient pu, à leur manière, être "devenus juifs" afin de vivre leur amour dans ce Birobidjan perdu m'apaisant profondément."


A découvrir pour la culture...



mardi 18 septembre 2018

La grande famille - Galia Bernstein



Quelques infos:


Edition: Album Nathan
Date de parution: 2018
Public: Dès 3 ans

Mon avis:


Simon est un petit chat. Il déclare à ses cousins les félins faire partie la famille.



Lion, puma, tigre et consort trouvent l'idée complètement absurde!




L'affirmation de Simon déclenche l'hilarité générale!!!



Et tour à tour, chaque animal lui explique pourquoi il ne peut pas être un félin. Le félin est rapide, cruel, grand et puissant, rien à voir avec cette petite boule de poils rondouillarde...



Jusqu'à ce que Simon arrive à les faire douter.... Et s'il avait raison?


Coup de cœur partagé avec la Crevette pour cet album découvert par hasard dans notre librairie jeunesse préférée.

J'ai vraiment aimé cette histoire qui parle des différences qui ne sont finalement pas si importantes, du sentiment d'appartenance à un groupe et à une famille. Il y a également une petite description de chaque animal et de leurs caractéristiques: le puma saute très haut et vit dans les montagnes, la panthère vit dans la jungle... De quoi aiguiser la curiosité de nos petits lecteurs!
J'ai aimé les réactions de Simon. Loin de se laisser abattre face aux arguments parfois moqueurs de ses cousins, il se défend tant et si bien qu'il va réussir à leur démontrer qu'au fond ils sont tous pareils malgré leur différences.

Les illustrations sont fantastiques! La Crevette est particulièrement intriguée par cette double page où les animaux s'esclaffent! Il faut avouer qu'on a bien envie de rigoler avec eux tant leurs expressions sont hilarantes!

C'est un album qui ravira les amoureux des chats, petits ou grands.



Rendez-vous tous les mercredis sur le site Devine qui vient bloguer pour découvrir les lectures de nos enfants dans la rubrique Chut les enfants lisent.