jeudi 25 octobre 2018

L'enfant du Titanic - Leah Fleming



Quelques infos:


Édition: Gabelire
Date de parution: 2014
Pages: 643

Mon avis:


Southampton, 1912. May et Joe, rêvant d'une vie meilleure, embarquent à bord du Titanic avec leur bébé parmi les passagers de troisième classe. 
Céleste Parkes, vient d'enterrer sa mère et retourne auprès de son mari, richissime industriel.
Alors qu'elles n'auraient jamais du se croiser, le naufrage du bateau va lier May et Céleste à jamais. Elles se retrouvent sur le même canot de sauvetage. On remet un bébé à May que tout le monde pense être le sien. Bouleversée par la mort de son mari, elle est soutenue dans l'épreuve par Céleste qui puisera dans cette tragédie la force de se libérer du joug de son mari.
L'amitié entre les deux femmes perdurera au fil des années et au delà des océans. Nous suivrons l'histoire de ces deux femmes et de leurs enfants sur plusieurs décennies.

J'ai choisi ce livre au hasard de mes déambulations dans la médiathèque du coin, attirée par le titre accrocheur."Titanic". Je suis de cette génération qui a été bouleversée par le film de James Cameron.
Alors petite pointe de déception lorsqu'au bout de 50 pages, le sort du paquebot était réglé. Certes on sait tous comment ça se termine pour le malheureux capitaine Smith et les 1500 passagers qui ont péri, mais il m'aurait fallu un peu plus de temps pour m'imprégner du contexte historique. Cependant, le naufrage du Titanic n'est pas le sujet du livre, juste le point de départ d'une rencontre improbable et l'origine d'un lourd secret de famille. On le retrouve en filigrane tout le long du livre, fil rouge dans l'histoire de Céleste et de May. 

600 pages, c'est finalement peu pour construire une vraie saga familiale. Les personnages manquent de profondeur et l'auteur use parfois de ficelles un peu grosses. On peut regretter que certains événements n'aient pas été traités de façon plus approfondie. L'ensemble manque d'envergure. J'ai malgré tout pris plaisir à ma lecture, la révélation du lourd secret de May tient en haleine au fil des pages, jusqu'au point final. L'auteur nous explique dans les deux dernières pages la façon dont elle s'est inspirée de cette tragédie pour construire son roman et on peut souligner son travail de recherche.

C'est un roman inégal qui manque un peu de densité mais qui se lit sans ennui. 




mardi 23 octobre 2018

Les joies d'en bas - Nina Brochmann et Ellen Stokken Dahl




Quelques infos:

Édition: Actes Sud
Date de parution: Janvier 2018
Pages: 446

Mon avis:


Nina Brochmann et Ellen Stokken Dahl sont internes dans une faculté de médecine de Norvège. Auteurs d'un blog sur la santé et l'éducation sexuelle, elles ont choisi d'écrire un livre sur le sexe féminin lorsqu'elles ont pris conscience de la méconnaissance des femmes sur le sujet. 

Tout ce que vous avez voulu savoir sur le sexe féminin sans jamais oser le demander! Dans la même veine que son grand frère "Le charme discret de l'intestin", ce livre a vocation de nous en apprendre plus sur nous même, d'aider les femmes à s'approprier leur corps et de démonter les mythes et idées reçues entourant leur anatomie. Avec humour et intelligence, il balaye tout ce qui concerne la santé des femmes: sexualité, cycles menstruels, contraception, anatomie.... Il n'y a aucun tabou. Du fait de ma profession, je suis bien informée sur le sujet (levons toute ambiguïté: je suis sage-femme) et j'ai vraiment apprécié la qualité du travail des deux auteurs. Elles étayent leur propos de références médicales, elles expliquent clairement les termes médicaux, savent se faire grave quand le sujet est sérieux ou faire preuve d'humour et de second degré quand cela s'y prête:

"Le médecin de l'Archiduchesse Marie-Thérèse d'Autriche recommandait donc en 1740 que "la vulve de Sa Très Sainte Majesté soit titillée avant le coït". Nos médecins d'aujourd'hui devraient s'en inspirer. Imaginez qu'au lieu de vous dire de mener une vie plus saine, on vous conseille de vous faire titiller la vulve? La santé publique en profiterait!" 

On peut le lire d'une traite ou bien le consulter quand on s'interroge sur un domaine précis. Les illustrations apportent une touche d'humour décomplexée. 
C'est un livre excellent qui constitue un référentiel sur le sujet. 
Une lecture nécessaire pour toutes les femmes!





mercredi 17 octobre 2018

Erick de Briovère - Jean-Claude Boscher




Quelques infos:

Édition: Eurocibles
Date de parution: 2016
Pages: 220

Mon avis:


Erick est un jeune norvégien qui débarque avec ses parents sur la rive de la Ver (la Vire) en l'an 890. Attirés par le doux climat et les collines verdoyantes, ils décident de s'installer à Briovère, ancien nom de Saint-Lô, malgré la méfiance des locaux. Malheureusement lorsque des Vikings s'attaquent aux habitants et détruisent la ville, Erick et sa famille sont pris pour cible. Contraint de retourner en Norvège, Erick se retrouve tiraillé entre son pays natal et la nostalgie de la belle région normande.

J'ai reçu ce livre lors de la dernière opération Masse Critique organisé par le site Babelio. L'auteur nous raconte de façon romancée un épisode de l'histoire de la ville de Saint-Lô détruite lors de la bataille de Briovère en l'an 890. Le livre est agrémenté de photos illustrant les vestiges de la ville à cette époque. J'ai bien aimé découvrir les relations commerciales de l'époque, aspect méconnu des échanges entre Européens et Vikings. A la fin du livre, l'auteur cite ses sources, et rend compte du sérieux de son travail. L'écriture est simple, sans prétention, et le livre se lit facilement. 
A découvrir pour les locaux ou les passionnés de l'histoire viking.



lundi 15 octobre 2018

Vivement l'avenir - Marie-Sabine Roger



Quelques infos:


Edition: Du Rouergue
Date de parution: 2010
Pages: 301

Mon avis:


Alex, la trentaine, look androgyne, loge, le temps de son CDD dans un poulailler industriel, chez Marlène et Bertrand qui louent une chambre dans leur maison avec "vue sur le poulailler et l'échangeur de l'autoroute".
Cédric, chômeur, désabusé, traîne son ennui et son chagrin d'amour le long du canal en compagnie de son ami Olivier, obèse, taciturne, dont l'ambition est de construire un barrage avec les canettes de bière qu'il siffle à longueur de journée.
Il y a aussi Gérard, le frère handicapé de Bertrand, qui vit sous leur toit et que Marlène ne supporte plus. 
Ces personnages, un peu marginaux, vont se rencontrer, se découvrir bien au delà des apparences. Cette amitié improbable les aidera à sortir de leur marasme.

Comme d'habitude, ce roman de Marie-Sabine Roger m'a enchanté. On y retrouve une fois de plus, cette plume enchanteresse, à la fois tendre et piquante, souvent drôle et touchante. Elle sait trouver les mots, empreints de vérité, avec ce sens inégalé de la formule qui résonne au fond de nous.

"J'ai commencé à la sentir, l'urgence, à ne plus supporter ce vide devant moi, ce grand Rien, que je ne savais ni comment remplir ni avec quoi. Vivre! Vivre putain! J'avais que ce mot là.
Juste un mot, sans explications, sans rien pour me dire où aller ou quoi faire. Comme un gros bouquin sans sommaire. Et dans le même temps, parce que je ne savais pas comment faire pour vivre, justement, j'ai commencé à avoir des angoisses, des vraies, de celles qui te déguisent en guenille, te font pleurer ta mère à l'intérieur de toi, croire que tu deviens fou, que tu te barres en couille ou que tu vas mourir. J'ai vécu la déglingue infernale, avec cette impression d'être déboulonné, en kit et sans notice. J'ai picolé à me vomir moi-même, baisé à perdre toute envie. Aujourd'hui je sais ce que j'avais: j'étais trop plein de vide et pas assez de vie."

Cette galerie de personnage sonne juste. Elle dresse un portrait réaliste des laissés pour compte. Ce sont de vrais gens, comme dans la vraie vie, ni trop beaux, ni trop honnêtes... Il y a toujours quelque chose qui nous touche chez eux, même Marlène "plus bête que méchante", avec ses rêves de midinette inassouvis. Les deux brutes du canal avec leurs "deux neurones qui se baladent; un pour être bête, l'autre pour être méchant" sont les seuls personnages vraiment antipathiques.

En mettant en lumière le meilleur de ses protagonistes, Marie-Sabine Roger fait naître une étincelle d'espoir. L'ensemble donne un roman plein de douceur et de poésie. Le personnage de Gérard surnommé Roswell, est particulièrement réussi. Loin de plonger dans l’apitoiement ou la caricature, on le découvre tel qu'il est, sans filtres. 

"Seulement, pour ceux qui sont comme Roswell, ceux qui sont réellement affreux, c'est plus compliqué, je crois bien. Il faudrait oublier ce qu'ils montrent, pour pouvoir découvrir ce qu'ils cachent. Très vite, il faudrait l’oublier. Roswell est un monstre c'est vrai. Il est d'une laideur parfaite. Il n'y a rien en lui qui ne soit pas raté, déformé, effrayant, ridicule. Rien sauf son regard de chiot, d'une douceur pas racontable. Sauf son rire éclatant, plein de vie et d'humour. (...) On en croisera d'autres, qui se mettront à rire en regardant Roswell. Les monstres ce sont eux."

En générant autour de lui un élan de solidarité et de sympathie, il insuffle aux autres un élan de vie et de cœur.

C'est un roman de vie et d'amitié qui met de la couleur dans notre quotidien. 
Une réussite!

Une dernière citation pour la route, parce qu'elle me fait marrer (et sonne tellement juste!):

"Lui, je l'aurais bien vu en homme politique: son obsession, c'est laisser quelque chose après lui. Tant pis si c'est qu'un tas de merde!"




jeudi 11 octobre 2018

Danse avec les loups - Michael Blake



Quelques infos:


Édition: J'ai lu
Pages: 317
Date de 1ère parution: 1988

Mon avis:


Le lieutenant John Dunbar, après un acte héroïque sur le champ de bataille en pleine guerre de Sécession, choisit son affectation dans un poste reculé situé à la frontière de l'Ouest sauvage. Découvrant le fort abandonné, il se charge de le remettre en état. Ses journées sont rythmées par les travaux quotidiens, les rondes avec son cheval Cisco et les visites inattendues du loup "Deux bottes". Jusqu'au jour où des indiens Comanches tentent de lui voler son cheval. Il décide d'aller à la rencontre de ses hardis voisins. John Dunbar découvrira alors leur mode de vie, en harmonie avec la nature, fondé sur le respect de l'autre et le partage. Prenant alors conscience de la bêtise et de la cruauté de l'homme blanc, il se détachera progressivement de son ancienne existence, renonçant à ses devoirs de soldat pour partager la vie et le tragique destin des Comanches.

Comme beaucoup je pense, j'ai découvert le film avant le livre, dont le succès critique et public a marqué les années 90. La lecture du roman dont Kevin Costner s'est inspiré m'a permis de me replonger dans cette sublime histoire d'amour et de tolérance.

Si cela m'a permis d'éclaircir certains points qui m'ont échappé, je dois reconnaître que j'ai rarement vu un film aussi proche du roman dont il s'est inspiré. On retrouve quelques différences dans la chronologie, des Sioux à la place des Comanches (d'ailleurs pourquoi?) mais quasiment toutes les scènes ont été fidèlement retranscrites.

Pour autant, j'ai trouvé la lecture de ce roman parfaitement complémentaire. Il permet de saisir parfaitement le choc des cultures et l'évolution du lieutenant Dunbar. Dans un premier temps fidèle à ses devoirs de soldat, sa rencontre avec les Comanches ébranlera ses certitudes. Il soignera ses blessures à l'âme, meurtrie par la guerre, au contact d'un peuple à la vie simple, en harmonie avec la nature. Émerveillé par leur mode de vie, il se sentira enfin en accord avec lui même découvrant l'homme véritable qui vit au fond de lui: "Danse avec les loups".

"Il y a de nombreuses pistes dans cette vie, mais peu d'hommes sont capables de suivre celle qui compte le plus... même des hommes comanches. C'est la piste du véritable être humain. Je pense que tu es sur cette piste. C'est une chose que je suis heureux de voir. C'est bon pour mon cœur."

Néanmoins, le film réalisé par Kevin Costner garde ma préférence. Il mérite le qualificatif de "chef d'oeuvre" ce qui, de mon point de vue, n'est pas le cas du roman.
Je vous invite malgré tout à découvrir le livre, si comme moi, vous aimez comprendre la genèse d'une oeuvre.






mercredi 3 octobre 2018

Au fond de l'eau - Paula Hawkins




Quelques infos:


Édition: Pocket
Date de parution: Juin 2017
Pages: 504

Mon avis:


Julia vient de perdre sa sœur Nel avec qui elle était en froid depuis de nombreuses années dans des circonstances troublantes. Elle se rend à Beckford, dans la maison parentale où de lourds secrets refont surface. Elle fait la connaissance de sa nièce, une adolescente rebelle et rencontre les habitants du village qui s'interrogent face à cette succession de suicides de jeunes filles dans le "bassin aux noyées". La mort de Nel est elle en lien avec ces tragédies?

Trouvé dans une boîte à livres, j'ai évidemment reconnu le nom de l'auteur qui avait eu un succès époustouflant il y a quelques années avec son roman "La fille du train" qui m'avait plu mais sans plus. 
Là, ma chronique va être très courte puisque je me suis arrêtée à mi-chemin. Utilisant le même procédé narratif que dans son précédent opus, l'auteur fait progresser l'intrigue en utilisant la voix de (trop) nombreux narrateurs internes. J'ai très vite été perdue. 
Quant à l'écriture (à moins que ce soit la traduction) elle est assez pitoyable. La phrase qui m'a achevé "Ce n'est pas tes affaires!" J'enverrai un Bescherelle au traducteur à l'occasion.
Comme l'intrigue n'a pas éveillé ma curiosité, j'ai fini par laisser tomber. 
Je vais aller remettre ce livre là où je l'ai trouvé.