jeudi 29 décembre 2016

Sur les hauteurs du mont Crève-Coeur - Thomas H. Cook





Quatrième de couverture:


"Qu'allait faire Kelli sur le mont Crève-Coeur ce jour là? Qu'allait-elle chercher, seule dans la profondeur de ces bois"
Trente ans après le drame, Ben demeure obsèdé par l'image du corps de Kelli tel qu'il a été découvert sur la hauteur de ce mont où, jadis, l'on organisait une course de Noirs avant les enchères du marché aux esclaves.
Dans un de ces flash-back troublants tel que Thomas H. Cook maîtrise à merveille, le lecteur revisite avec Ben, ancien condisciple de la victime devenu médecin de campagne, les événements qui ont bouleversé la petite communauté blanche et conservatrice de Choctaw, Alabama, au mois de mai 1962.
Le meilleur ami de Ben le soupçonne toujours d'en savoir plus qu'il ne l'admet sur l'agression de la jeune beauté venue de Baltimore: Kelli a-t-elle été tuée parce que Todd, le bourreau des coeurs local, avait plaqué sa petite copine pour elle ou parce qu'elle soutenait la cause des Noirs dans le journal du lycée?

Quelques infos:


Edition: Seuil
Parution: Août 2016
Pages: 316

Mon avis:


L'histoire est racontée par un Ben vieillissant qui replonge dans ses souvenirs de cette terrible année 1962. Avec nostalgie et culpabilité, il se rappelle l'adolescent qu'il a été, épris de liberté.... 
Ça ne vous rappelle rien? 
Moi si. J'ai lu en Mars 2016 Au lieu dit Noir-Etang que j'avais adoré. Le style de Thomas H. Cook m'avait tellement emballé que je me suis promis de le suivre. 
Sur les hauteurs du Mont Crève-Coeur n'en est malheureusement qu'une copie. Ou plutôt une ébauche vu qu'il l'a écrit en 1995 alors que Au lieu dit Noir-Etang a été publié en 1997. (les publications en France ne respectent pas cette chronologie)
On y retrouve exactement les mêmes thèmes: l'adolescent solitaire qui se sent à l'étroit dans sa ville et qui découvre le sentiment amoureux, les dommages collatéraux du drame qui a secoué son lycée, les destins à jamais brisés, le temps qui passe, implacable....
Pour qui n'a jamais lu cet auteur, vous avez là un livre de qualité, les personnages sont bien travaillés, l'alternance du présent et du passé s'enchaîne sans lourdeur et le suspense est subtilement ménagé. Jusqu'au bout vous vous demanderez qu'elle est l'implication du narrateur dans l'agression de Kelli. Personnellement je n'ai guère été surprise puisque c'est la même ficelle que dans le livre cité précédemment.
Il y a malgré tout une révélation qui m'a étonné, mais que je n'ai pas crue et pour laquelle j'ai trouvé qu'il manquait des explications. 
Au final, j'ai clairement été déçue par cette lecture. Si Thomas H. Cook nous sert la même recette à chaque fois, je vais effectivement finir par me lasser. Dommage parce que j'aime beaucoup sa qualité d'écriture et la façon dont il met en lumière la psychologie de ses personnages.





Challenge Coupe des 4 maisons: Auror, un livre policier, 30 points





vendredi 23 décembre 2016

Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates - Mary Ann Shaffers et Annie Barrows




Quatrième de couverture:


Janvier 1946. Tandis que Londres se relève douloureusement de la guerre, Juliet, jeune écrivaine, cherche un sujet pour son prochain roman. Comment pourrait-elle imaginer que la lettre d'un inconnu natif de Guernesey, va le lui fournir? Au fil de ses échanges avec son nouveau correspondant, Juliet pénètre un monde insoupçonné, délicieusement excentrique; celui d'un club de lecture au nom étrange inventé pour tromper l'occupant allemand: le "Cerlce littéraire des amateurs d'épluchures de patates". De lettre en lettre, Juliet découvre l'histoire d'une petite communauté débordante de charme, d'humour, d'humanité. Et puis vient le jour où, à son tour, elle se rend à Guernesey...

Quelques infos:


Editeur: NIL
Date de parution: 2009
Pages: 391

Mon avis:


Ce livre m'a été offert, il y a quelques années de cela. J'en avais lu quelques pages, je n'avais pas accroché et j'ai remis sa lecture à plus tard. Et c'est beaucoup plus tard que je l'ai redécouvert, un peu oublié dans un carton. Cette fois-ci, le charme a opéré.

Le style épistolaire n'est pas facile à aborder. Pas le temps de faire connaissance avec les personnages que nous voilà déjà plongé dans leur intimité. Je crois que c'est ce qui m'avait rebuté lors de ma tentative de lecture inachevée. A ma deuxième lecture, je me suis aperçue que les auteurs avaient parfaitement maîtrisé cet exercice de style. Quel talent que de nous raconter une histoire à travers les échanges écrits des personnages, où ils évoquent leur caractère, leur goût, leur passé. Les scènes auxquelles nous ne pouvons pas assister sont retranscrites dans les lettres, tout cela dans une écriture au style délicieusement suranné. De fait l'immersion était totale et je me suis vraiment crue en 1946, à cette époque où le courrier était quasiment le seul lien entre les gens.

En 1946, l'Europe se relève, panse ses blessures, les gens réapprennent à vivre et à croire en l'avenir, cherchent le pardon. Cela doit être un de mes premiers livres sur le sujet, et j'ai apprécié de découvrir l'état d'esprit des personnages dans cet après guerre.

Dans leurs lettres, les habitants de Guernesey évoquent également l'occupation. C'est une partie de l'histoire que j'ignorais et effectivement quelle difficulté de vivre avec l'ennemi sur une si petite surface sans aucun échappatoire. Tout cela est raconté avec pudeur et dignité, sans jamais tomber dans le larmoyant même lorsque l'on apprend le tragique destin d'un des personnages.
J'ai également aimé la façon dont la lecture est mise en avant. Plus qu'une distraction lors d'une période difficile, l'amour des livres se transmet entre les différents habitants de l'île, il pousse les gens à se rencontrer.

A force de lire, de parler de livres et de nous disputer à cause d'eux, nous en sommes venus à nous lier étroitement les uns aux autres. D'autres insulaires ont voulu se joindre à nous et nos soirées se sont transformées en moments chaleureux et animés. A tel point que, de temps en temps, nous arrivions presque à oublier la noirceur du dehors.


On rajoute là dessus des petites touches d'humour ici et là, distillées par la personnalité lumineuse de Juliet, une petite histoire d'amour touchante et nous avons entre les mains un roman vraiment réussi, qui aborde de nombreux sujets dans lesquels chacun peut se retrouver.






Citations:


C'est ce que j'aime dans la lecture. Un détail minuscule attire votre attention et vous mène à un autre livre, dans lequel vous trouverez un petit passage qui vous pousse vers un troisième livre. Cela fonction de manière géométrique, à l'infini, et c'est du plaisir pur.

Lire de bons livres vous empêche d'apprécier les mauvais.

Quand mon fils Ian est mort aux côtés de son père, à El-Alamein, les gens qui me présentaient leurs condoléances ajoutaient souvent: "La vie continue", pour me réconforter.
Quelle bêtise me disais-je. Bien sûr que non elle ne continue pas. C'est la mort qui continue.
Ian est mort et il sera encore mort demain, l'année prochaine, à jamais. La mort est sans fin.
Mais peut-être y aura-t-il une fin à la tristesse.

Avez-vous remarqué que, lorsque votre esprit est focalisé sur une personne, sa présence se manifeste partout où vous allez? Mon amie Sophie appelle cela des coïncidences, et Mr Simpless, mon ami pasteur, la grâce. Il pense que quand on aime profondément une personne ou une chose, on progette une énergie à travers le monde qui lui apporte "la fécondité".


Challenge Coupe des 4 maisons: Batteur, un livre écrit à 4 mains, 25 points

dimanche 18 décembre 2016

6 minutes 23 séparent l'enfer du paradis - François Suchel


Quatrième de couverture:


C'était il y a un peu plus de cent ans, Clément Ader faisait décoller son premier "Appareil Volent Imitant l'Oiseau Naturel", ouvrant ainsi la voie aux aventuriers du ciel. Les pionniers écrivirent la légende, puis vint le temps de la démocratisation: le ciel ouvert à tous. Aujourd'hui, voyager en avion est devenu banal. Mais c'est aussi un métier... un métier qui intrigue.
Commandant de bord à Air France, François Suchel nous invite à parcourir la Terre à ses côtés pour comprendre ce qu'est la vie de pilote. De la préparation des vols au bonheur de traverser les nuages, en passant par les ambiances du cockpit, il confie ses sensations, ses émotions. Il évoque Georges, cet amical ennemi qu'est le pilote automatique. Il décrit un déroutement dans un pays en guerre, un vol de reconduits à la frontière qui tourne mal, un steward appelé aux commandes d'un Boeing 747, une fin de grossesse rocambolesque, un atterrissage périlleux avec un moteur en panne. Tous ces grains de sable qui transforment parfois un vol en aventure. il revient aussi sur la catastrophe du Rio-Paris, révélant pour la première fois la version d'un pilote de ligne qualifié sur Airbus A330.
Histoires vécues, anecdotes drôles ou graves, François Suchel nous fait rêver ou frissonner, ne nous laissant jamais indifférents.

Quelques infos:


Editeur: Paulsen
Parution: Janvier 2016
Pages: 219

Mon avis:


Depuis longtemps fascinée par l'aviation, j'attendais de pouvoir lire ce témoignage depuis que j'ai eu vent de sa sortie. 
Cette compilation d'anecdotes vaut le détour, François Suchel nous fait partager sa passion pour son travail avec enthousiasme.
Il nous parle de son métier aussi bien dans sa dimension scientifique notamment quand il décrit les procédures à suivre lors d'un embarquement ou d'un atterrissage mais aussi sous abord beaucoup plus poétique lorsqu'il parle des levers ou couchers de soleil auxquels il assiste confortablement assis dans son cockpit. Le côté humain n'est pas oublié lorsqu'il évoque les interactions entre les différents membres d'équipage.

C'est donc un panorama complet du métier de pilote de ligne que l'on découvre ici, une plongée dans les coulisses de l'aviation. Même si on y perd un peu notre latin face au vocabulaire professionnel utilisé ou aux explications scientifiques parfois un peu ardues, la lecture est malgré tout plaisante.

On perçoit toute la difficulté de ce métier qui permet à ces monstres d'acier de défier les lois de la gravité et où chaque paramètre négligé peut créer des pannes aux conséquences plus ou moins graves.
L'auteur évoque avec humilité et franchise les leçons qu'il en tire au quotidien.

À la fin du livre, l'auteur a inséré des schémas du cockpit de l'avion (quelle complexité !!!) ainsi qu'un lexique du vocabulaire et des acronymes utilisés. De quoi satisfaire les esprits curieux qui souhaitent découvrir le métier de pilote et les avions !




Challenge Coupe des 4 maisons: Mimi Geignarde, livre dont vous n'aimez pas la couverture, 15 points

mercredi 14 décembre 2016

Le sixième sommeil - Bernard Werber


Quatrième de couverture:


PHASE 1
Assoupissement
PHASE 2
Sommeil léger
PHASE 3
Sommeil lent
PHASE 4
Sommeil très profond
PHASE 5
Sommeil paradoxal
PHASE 6
Le sixième sommeil
Celui de tous les possibles

Quelques infos:


Editeur: Albin Michel
Parution: 30 Septembre 2015
Pages: 416

Mon avis:


Un peu soucieuse ces derniers temps, j'avais envie d'une lecture légère sans être trop optimiste, pas forcément drôle mais sans prise de tête. "Le sixième sommeil" était posé en évidence sur les rayonnages de la bibliothèque municipale et j'ai eu l’œil attiré par cette couverture que j'ai trouvé particulièrement jolie. Et je me suis dit qu'un Werber tombait à point nommé vu mon état d'esprit du moment. 

Et effectivement, la première partie du livre a parfaitement rempli son rôle. On y rencontre Jacques et sa mère Caroline Klein, chercheuse reconnue qui a fait de l'étude du sommeil et des rêves la mission de sa vie. En proie à des crises de somnambulisme qui la mettent en danger, elle veut percer le mystère de ses nuits. Cette partie du roman est distrayante et intéressante, j'ai aimé le personnage de Caroline. C'est une femme intelligente, avec du caractère, qui invite son fils à explorer les rêves pour mieux appréhender son quotidien. Son éducation l'aide à devenir un adulte bien dans sa peau.
Suite à un incident expérimental, elle est renvoyée du centre de recherche au sein duquel elle travaillait et disparaît mystérieusement. Son fils, devenu adulte part à sa recherche. Sur les conseils de son futur lui même rencontré en rêve, il part jusqu'en Malaisie rencontrer le peuple Sénoï qui fascinait tant sa mère.

Et là, ça se gâte. si la partie scientifique m'a accroché, celle "romanesque" m'a ennuyé. Autant le Jacques enfant était adorable et intéressant, le Jacques adulte est nonchalant, passif et particulièrement énervant. Quand au personnage de Franckie Charras, ancien soldat devenu narcoleptique suite à une vaccination, il m'a paru peu crédible. Et puis l'intrigue est faible et le message écolo assez insipide. (Je ne vais pas m'étendre sur la scène du restaurant malaisien qui m'a donné envie de vomir.) La description du mode de vie des Sénoïs est mal exploitée. L'intégration des héros est trop facile ce qui rend l'ensemble vraiment improbable.

Un roman inégal, pas inintéressant mais à des années lumières de la saga "Les fourmis" et "Les thanatonautes" sur le plan de la qualité. Dommage!




Challenge Coupe des 4 maisons: Aspic, livre noté en dessous de 13/20 sur Livraddict

mercredi 7 décembre 2016

A la recherche du Père Noël - Thierry Dedieu




"Impatient de voir le Père Noël, un bonhomme de neige décide de partir à sa rencontre. Il y arrivera mais à quel prix?"



Voici certainement le plus bel album de la collection de La Crevette. Le livre en lui même est magnifique. Un grand format dont le papier est granuleux, comme s'il avait été peint.

L'histoire est particulièrement touchante. Balluchon sur l'épaule, un courageux bonhomme de neige part à la recherche du Père Noël afin de lui offrir un petit cadeau. En chemin, il demande à sa route aux animaux qu'il rencontre. 




Mais c'est donnant-donnant. Un renseignement contre un cadeau et rapidement notre petit bonhomme de neige se sépare de son baluchon, son cadeau, son chapeau.... Et que lui restera-t-il à offrir au personnage qu'il avait tant envie de rencontrer? 




Les illustrations sont absolument splendides. Les animaux sont d'un réalisme époustouflant.




J'ai aimé la morale de l'histoire. Déjà notre bonhomme de neige ne baisse pas les bras, il met tout en oeuvre pour atteindre son objectif. Lorsque l'ours se met en colère, il n'a pas peur et il utilise ce qu'il sait faire de mieux. Il apporte sa douceur pour calmer la fureur de l'ours en chantant une petite comptine. 




Et même si notre bonhomme de neige a fait de mauvaises rencontres avec ces animaux qui l'ont dépossédé de tous ses biens, heureusement, le Père Noël, lui, n'attend rien en retour.





C'est donc un album de saison que je vous recommande tout particulièrement tant il enchantera petits et grands.

Voici ma 14e participation au rendez vous hebdomadaire Chut les enfants lisent du blog Devine qui vient bloguer


mercredi 30 novembre 2016

Livres pour faire chanter et danser bébé!

Les fêtes de Noël approchent alors pour cet article j'ai décidé de vous gâter en vous présentant non pas un mais trois livres!

En ce moment, la Crevette est à fond dans la musique! On lui a appris à se servir de la chaîne hi-fi et elle ne se gêne pas pour y mettre ses CD. Nous voilà désormais incollables en comptines en tout genre! Et comme tous les enfants, elle ne se lasse pas d'écouter plusieurs fois par jour ses chansons préférées.



Mon premier livre de comptines, chansons et berceuses

Editions: Gründ

Accompagné d'un CD de 25 chansons ce joli livre a tout de suite emballé ma Crevette. On y trouve des comptines célèbres et d'autres chansons un peu moins connues. Le rythme très enjoué des premières chansons se fait un peu plus doux lorsque l'on aborde le thème des berceuses.



L'ensemble est joliment illustré. J'adore la police d'écriture utilisée. Et le principe du livre à onglets est très bien pensé.



Les jeux chantés de mon bébé

42 comptines et jeux de doigts
Editions: Didier jeunesse

Il s'agit d'un recueil de comptines à mimer avec bébé. Cela fait un moment que je l'ai acheté mais j'avais beau agiter mes mains dans tous les sens, La Crevette n'était pas vraiment intéressée. Et puis, un beau jour, elle l'a retrouvé, prenant la poussière sur son étagère. Et depuis....




Il faut reconnaître qu'il est vraiment très bien fait avec les jolis dessins de Martine Bourre. Les chansons alternent avec des textes lus. Les adultes chantent avec les enfants, il y en a pour tous les goûts! Et même si nous ne sommes pas très fortes en mimes peu importe, c'est le préféré de La Crevette et elle nous le propose plusieurs fois par jour. (Au secours!!!!! Mais où est donc mon CD de U2!!!)




 Les explications pour mimer les chansons sont claires et on trouve à la fin du livre quelques pages où les origines et le principe de chaque chanson sont expliquées aux parents. 

Un livre vraiment très complet qui ravira les petits chanteurs et leurs parents. Et si vraiment vous ne savez pas quoi faire de vos mains, il existe sur Youtube des vidéos des gestes à mimer!

Et zim boum boum!!!!

Chansons pour fêter Noël


Editions: Didier Jeunesse

Noël avant l'heure pour ma Crevette qui a reçu de la part de sa Tata ce joli livre qui nous accompagnera tout l'hiver. 


Dix chansons qui évoquent l'hiver et les fêtes de fin d'année. Certaines sont en italien ou en polonais, c'est joliment interprété et illustré.


Mention spéciale pour "Petit papa Noël" interprété par les Weepers Circus qui dépoussièrent avec punch cette vieille chanson. Personnellement, je suis fan!




Voici ma treizième participations au rendez-vous hebdomadaire Chut les enfants lisent



mardi 29 novembre 2016

La chambre des officiers - Marc Dugain




Quatrième de couverture:


Dans les premiers jours de 1914, Adrien, jeune lieutenant du génie est fauché par un éclat d'obus. Défiguré, il est transporté au Val de Grâce où il passera le reste de la guerre dans la chambre des officiers. Au fil des amitiés qui s'y noueront, lui et ses camarades, malgré la privation brutale d'une part de leur identité, révéleront toute leur humanité.

Quelques infos:


Edition: JC Lattès
Date de parution: 2008
Pages: 180


Pourquoi ce livre:


Découvert au hasard de mes balades dans les rayonnages de la bibliothèque municipale.

Mon avis:


Comme tant de jeunes hommes mobilisés en 1914, Adrien Fournier part la fleur au fusil combattre les Allemands dans l'Est de la France. Envoyé en repérage, il est fauché par un obus dont les éclats mutileront atrocement son visage. Il est envoyé au Val de Grâce où il passera le reste de la guerre. Avec l'aide des médecins, des infirmières et de ses compagnons d'infortune, il tentera de se reconstruire un visage et un avenir.


Ceux qui vont me rejoindre auront des souvenirs de combat, de corps à corps, de grandes offensives, alors que j'ai été abattu sans avoir jamais croisé le feu, ni même le regard de l'ennemi et que je ne pourrai jamais raconter à mes enfants à quoi ressemble un Allemand. Je devrai inventer les grosses moustaches et le casque à pointe. 
En ces premiers jours de septembre, mes blessures au visage me causent moins de souffrance que cette défaite sans combat, que l'absurdité de mon sort que je n'ai ni construit, ni défendu.


En peu de mots, Marc Dugain nous raconte le destin de ces soldats qui ont sacrifié, au sens propre, une partie d'eux mêmes pour leur patrie. Sans forcément s'étendre sur les dégâts provoqués par ces blessures et les douleurs qu'ils subissent, l'auteur s'attache à nous narrer leur courage. Ces hommes, dont le visage a perdu un aspect humain, ont gardé toute leur humanité. Même si chacun devient le miroir de l'autre, ce qui est au premier abord effrayant, ils se soutiennent mutuellement. Nous assistons avec émotion à toutes leurs premières fois: premiers mots prononcés, première sortie dans la rue où les passants les regardent de travers, première retrouvaille avec leur famille... C'est une belle leçon de vie que nous découvrons ici et nous ne pouvons que nous incliner face à leur détermination à se construire un nouvel avenir. 

J'ai ensuite découvert que Marc Dugain était personnellement concerné par l'histoire de ces soldats, son grand-père ayant été une "gueule cassée". J'ai également appris qu'après la guerre, les blessures au visage n'étaient pas considérées comme une infirmité et ne donnait droit à aucune pension. Le retour à la vie civile a été particulièrement difficile pour eux.

Un livre à livre afin de connaître le sacrifice de ces hommes et de ne pas les oublier.





Citations:


S'il n'y avait pas cette foutue croyance dans la vie éternelle, disait-elle, les hommes n'iraient pas à la boucherie avec une telle conviction!

Il n'y a finalement que les morts qui puissent nous envier. Et encore, j'en doute.


Challenge Coupe des 4 maisons: Ordre de Merlin, livre ayant reçu plusieurs prix littéraires, 50 points

vendredi 25 novembre 2016

Le coeur d'une autre - Tatiana de Rosnay




Quatrième de couverture:


Bruce, un quadragénaire divorcé, un peu ours, un rien misogyne, est sauvé in extremis par une greffe cardiaque. Après l'opération, sa personnalité, son comportement, ses goûts changent de façon surprenante. Il ignore encore que son nouveau coeur est celui d'une femme. Mais quand ce coeur s'emballe avec frénésie devant les tableaux d'un maître de la Renaissance italienne, Bruce veut comprendre. Qui était son donneur? Quelle avait été sa vie? Des palais austères de Toscane aux sommets laiteux des Grisons, Bruce mène l'enquête. Lorsqu'il découvrira la vérité, il ne sera plus jamais le même...

Pourquoi ce livre?

Je l'ai trouvé dans une foire aux livres et je trouvais l'idée de départ originale.

Mon avis:


Ce livre a le mérite d'aborder un thème important auquel tout le monde devrait réfléchir: le don d'organes. J'ai trouvé la partie "avant greffe" intéressante. On y voit le personnage principal perdre ses facultés physiques et subir cette interminable attente jusqu'à l'arrivée du greffon sauveur. Ensuite, l'histoire évolue sur un thème plus fantastique puisque la personnalité de Bruce change et le caractère de la donneuse transparaît dans ses actes et ses ressentis. 

Le cœur comme le siège de la personnalité et de l'âme. On adhère ou pas. Moi, c'est le style de l'auteur que je n'ai pas du tout apprécié, trop ordinaire. Les caractères de ses personnages sont caricaturaux avec cette donneuse "parfaite" et ce receveur désagréable mais dont le caractère change et qui devient un personnage charmant. L'histoire en devient trop belle pour être vraie.
Résultat, je ni ai pas cru du tout.

Une déception.




Challenge Coupe des 4 maisons: Filet du Diable, livre que vous pensiez aimer mais qui est une déception: 60 points



mercredi 23 novembre 2016

P'tit lapin plein d'poils - Martine Bourre


Voici le dernier album de Martine Bourre, une illustratrice d'album jeunesse que je vous ai déjà présenté et que j'apprécie beaucoup!

Ici elle met en scène une petite comptine enfantine avec un lapin qui est à croquer!




Ce petit lapin plein de poil, enjoué et bien dodu, vous donnera une irrésistible envie de chanter!




Comme d'habitude elle utilise différentes matières dans ces créations, cela donne beaucoup de relief et de vie à ses dessins. La comptine est ensuite déclinée avec d'autres animaux tout aussi joliment représentés!




Et on retrouve ses adorables dessins de bébé avec de belles joues à bisous! 




J'ai acheté cet album lors du salon jeunesse de ma ville et j'ai eu le plaisir de la rencontrer! Elle aussi gentille que je pouvais l'imaginer, elle m'a même chanté la comptine que je ne connaissais pas!



Et a fait une jolie dédicace pour ma Crevette! Qui ne l'a pas encore vu car il sera probablement sous le sapin cette année! Sauf si je craque avant!



Ceci était ma douzième participation au rendez-vous hebdomadaire Chut les enfants lisent du blog Devine qui vient bloguer




jeudi 17 novembre 2016

Le goût du large - Nicolas Delesalle



Quatrième de couverture:


"Le temps: tout était là dans ces cinq lettres, cette simple syllabe. J'allais soudain en être riche, ne plus courir après, le nez rivé sur l'ordinateur, le téléphone. Pendant neuf jours, j'allais devenir un milliardaire du temps,  plonger les mains dans des coffres bourrés de secondes, me parer de bijoux ciselés dans des minutes pures, vierges de tout objectif, de toute attente, de toute angoisse. J'allais me gaver d'heures vides, creuses, la grande bouffe, la vacance, entre ciel et mer."

De l'inaccessible Tombouctou à la mélancolique Tallinn, entre une partie d'échecs fatale dans un hôtel russe et un barbecue incongru à Kaboul, des clameurs de la place Tahrir au fin fond d'un trou dans l'Aveyron... C'est le roman d'une vie et de notre monde que raconte Nicolas Delessalle, le temps d'une croisière en cargo.

Quelques infos:


Date de parution: Janvier 2016
Editeur: Préludes
Pages: 312

Pourquoi j'ai choisi ce livre:


Je suis tombé dessus par hasard dans ma librairie, le résumé m'a plu! Tout simplement!

Mon avis:


Nicolas Delesalle part en voyage sur un cargo qui l'emmènera du port d'Anvers à celui d'Istanbul. Le confort est spartiate sur ce monstre des mers mais c'est l'occasion pour lui de s'offrir "une cure de déconnexion ou plutôt une cure de reconnexion avec la nature, les éléments et peut être avec moi même"  Il écrit, replonge dans ses souvenirs et nous raconte les péripéties vécues lors de ses reportages. 

Ce n'est donc pas vraiment un récit de voyage mais plutôt une compilation d'anecdotes. Les moments de repos contemplatifs alternent avec ses souvenirs. C'est qu'il a une vie riche Nicolas Delesalle. Il nous emmène avec lui en Afrique, en Afghanistan dans des lieux de guerre où il ne fait pas bon aller se balader. Et c'est une belle leçon d'humanité qu'il nous offre ici. Car "dans les zones de conflit, les relations humaines se nouent plus brutalement qu'ailleurs, les gens donnent et reçoivent beaucoup."

J'ai vraiment apprécié cette lecture, je ne connaissais pas ce reporter et j'ai aimé la personnalité qui transparaît sous cette jolie plume. C'est quelqu'un de profondément humain qui raconte ses histoires avec beaucoup de sincérité, s'attachant essentiellement aux rencontres que ce soit avec ses compagnons de voyage ou avec les autochtones. Malgré les désastres, malgré l'horreur de la guerre, il s'attache à trouver la petite flamme qui brille, l'étincelle de vie là où tout est sombre.
J'ai particulièrement apprécié son écriture, il a un style parfois poétique, parfois caustique. L'humour est présent par petites touches ça et là, même dans des situations dramatiques. Le message n'en est pas moins percutant.

Un vrai coup de cœur donc pour ce livre qui offre un panorama des situations de conflit actuel vu à travers les yeux lucides et bienveillants d'un philanthrope. 

Extrait:


Le courage, la lâcheté, la peur, l'insouciance ne sont peut être que des états quantiques finalement, des images floues qui dépendent des circonstances, des interprétations, du statut de l’observateur et qui changent tout le temps, à toute vitesse. On prête aux gens des traits de personnalité sur la fo d'impressions, on interprète les caractères d'un visage, un menton "volontaire" un nez petit qui "trahit un caractère peu affirmé" ou bien plus simplement à la lumière d'une expérience en apparence décisive, "j'ai vu sa réaction, il n'a pas flanché, on peut lui faire confiance", "elle a crié, c'est une petite nature", ces micro jugements souvent jamais exprimés ailleurs que dans le silence intérieur ou bien dans le dos des intéressés et dans les ricanements entendus, "c'est un coureur", "elle est ambitieuse", "il n'a pas de couilles", mais qui définissent, figent étiquettent et sérient. Ils ne sont pour la plupart du temps que des images arrêtées, de petits blocs flous figés par le flash d'un regard biaisé où aucune vérité ne se cache, de faux panneaux rassurants mais qui n'indiquent rien d'autre qu'un chemin parmi mille autres possibles.

Citations:


On ne devrait peut être pas trop s'approcher des choses qu'on imagine. On devrait les laisser au loin, intactes.

Certaines personnes ont une étincelle étrange dans les yeux quand ils vous écoutent, ils me font penser à ces téléviseurs en mode veille dont le voyant rouge témoigne d'une vie intérieure intense. avec le temps, j'ai appris à reconnaître dans cette lueur les signes de la bienveillance.

Sur le cargo MSC Cordoba, je revis chaque jour la leçon apprise auprès de Spyros: renoncer à l'efficacité pour profiter de la beauté. Ne pas courir partout sur le navire afin d'en connaître chaque recoin. Juste s'asseoir sur le pont et regarder la mer danser dans les lueurs du couchant sans plus penser à rien.



Challenge Coupe des 4 maisons: Journal de Jedusor, un livre biographique ou un témoignage, 20 points

mercredi 9 novembre 2016

Déjà - Delphine Grenier



Aujourd'hui, je vais vous parler d'un album qui rencontre un beau succès mérité! J'ai eu la chance de pouvoir l'emprunter à la bibliothèque pour le faire découvrir à la Crevette qui l'a immédiatement adopté!




C'est la nuit, la souris vient réveiller le chat qui s'interroge: Déjà? Et hop! Les voilà en chemin pour aller réveiller l'oiseau, la grenouille etc.... Le texte est simple et répétitif. Cette construction en randonnée donne un rythme à l'histoire et invite le petit lecteur à participer. Tout de suite la Crevette répétait "Déjà" à chaque page.




Les illustrations sont toutes douces, j'ai aimé l'effet crayonné, comme si l'histoire prenait vie sous nos yeux. Les couleurs changent, on passe du bleu nuit au bleu plus clair au fur et à mesure que les animaux se réveillent. Jusqu'au final, une double page où les animaux s'émerveillent devant le magnifique spectacle de la nature.





Un album qui enchantera petits et grands!

Ceci était ma 11e participation au rendez-vous hebdomadaire Chut les enfants lisent... du blog de Yolina Devine qui vient bloguer


mardi 8 novembre 2016

Veronika décide de mourir - Paulo Coelho



Quatrième de couverture:


Veronika a les mêmes rêves, les mêmes désirs que tous les jeunes gens du monde. Elle a un métier raisonnable et vit dans un petit appartement, s'offrant ainsi le plaisir d'avoir un coin à elle. Elle fréquente les bars, rencontre des hommes. Pourtant, Veronika n'est pas heureuse. Quelque chose lui manque. Alors, le matin du 11 Novembre 1997, Veronika décide de mourir.
Imagination et rêves, amour et folie. Désir et mort. Alors qu'elle s'approche de la mort, Veronika se rend compte que chaque moment de la vie constitue un choix, celui de vivre ou d'abandonner.
Veronika expérimente de nouveaux plaisirs et découvre qu'il y a toujours un sens à la vie. Mais la vie est courte. Veronika a décidé de mourir, et maintenant, elle ne peut renoncer.


Quelques infos:


Date de parution: 1998
Edition: J'ai lu
Pages: 223

Pourquoi j'ai choisi ce livre:


On me l'avait conseillé, je l'ai acheté et je l'ai abandonné dans ma bibliothèque pendant des années. J'avais peur qu'il soit trop déprimant et je trouve le résumé assez mauvais d'ailleurs. Lors du challenge "Coupe des 4 maisons" il fallait trouver un livre ayant pour thème la mort ou la maladie. C'était le seul de ma PAL qui rentrait dans le cadre. 

Mon avis:


Veronika, lassée de la morosité de son existence, fait une tentative de suicide et se réveille dans un hôpital psychiatrique où on lui annonce que la quantité de médicaments ingérés a irrémédiablement abîmé son cœur et qu'il ne lui reste plus que quelques jours à vivre. Elle rencontre les pensionnaires de cet hôpital qui vont lui permettre d'avancer et de modifier sa perception de sa propre vie et du monde qui l'entoure.

Si vous choisissez ce livre pour plonger dans l'univers des hôpitaux psychiatriques ou pour en apprendre plus sur ce qui pousse au suicide, passez votre chemin, vous risquez d'être déçu. Ce livre tient plus du conte philosophique.  Les personnages ne sont là que pour délivrer un message, servir une morale. Le livre est court, l'auteur n'a pas  approfondi la personnalité de Veronika par exemple et le lecteur peut ne pas comprendre ses choix. L'ambiance de l'hôpital est particulièrement pesante et pourtant ici et là, le récit s'illumine, le champ des possibilités s'ouvre. Veronika rencontre des gens qui vont lui permettre de s'interroger sur les erreurs qu'elle a commise et vont l'aider trouver des réponses sur le sens de la vie.
Cet échange n'est pas à sens unique, Veronika elle même va les aider, pour certains à retourner dans la "vraie" vie, hors des murs de l'hôpital, pour d'autres à communiquer avec l'extérieur.

J'ai passé un bon moment. Même si certains passages m'ont échappé (notamment le 3e chapitre où l'auteur parle de lui même à la 3e personne) et que j'ai aisément deviné la fin, j'ai été agréablement surprise de trouver un roman au final très optimiste. Il y a de jolies phrases et je me retrouve tout à fait dans le message délivré par l'auteur.


"Ah! si chacun pouvait reconnaître sa propre folie intérieure et vivre avec! Le monde irait-il plus mal? Non, les gens seraient plus justes et plus heureux."



Citations:


"La folie c'est l'incapacité de communiquer ses idées. Comme si tu te trouvais dans un pays étranger: tu vois tout, tu perçois ce qui se passe autour de toi, mais tu es incapable de t'expliquer et d'obtenir de l'aide parce que tu ne comprends pas la langue du pays."

"Qu'est ce que le Moi véritable? (...) C'est ce que tu es et non ce qu'on a fait de toi."


"Vous êtes une personne différente qui veut ressembler aux autres (...) C'est grave de s'obliger à ressembler à tout le monde: cela provoque des névroses, des psychoses, des paranoïas."


"Sois comme la source qui déborde et non comme l'étang qui contient toujours la même eau."





Challenge Coupe des 4 maisons: Little Hangleton, livre qui traite de la mort ou de la maladie, 120 points (item éphémère)
Challenge Les jeux olympiques: Pays: Brésil, Continent: Amérique, 4 pays sur 10

mercredi 2 novembre 2016

Animaux - Ingela P Arrhenius



Avec ses 34 cm de large pour 46 cm de hauteur, ce livre géant n'est pas fait pour passer inaperçu! La Crevette et moi ne pouvions pas l'ignorer alors qu'il trônait tout seul sur son étagère à la bibliothèque. Et je suis tombée immédiatement sous le charme de ce livre. Voyez un peu:




Chaque animal a le droit à sa propre page, tête d'affiche. Les illustrations ont un petit côté vintage qui me rappelle les publicités d'antan.




Les animaux sont bien représentés et ont une bouille rigolote. La Crevette a pu reconnaître la plupart d'entre eux.




Alors non, il ne s'agit pas d'un énième bestiaire imagé mais d'un livre particulièrement original qui mérite sa place dans notre bibliothèque. Peut être même qu'il pourrait rentrer dans la hotte du Père Noël...!

Voici ma 10e participation au rendez-vous hebdomadaire Chut les enfants lisent... du blog de Yolina Devine qui vient bloguer



mardi 1 novembre 2016

Une dernière danse - Victoria Hislop



Quatrième de couverture:


Quand elle arrive à Grenade pour y prendre des cours de danse, Sonia, jeune Londonienne, ne sait rien du passé de la ville. Une conversation avec le patron du café El Barril la plonge dans la tragique destinée de la famille Ramirez: dans les années 1930 vivaient dans ces lieux trois frères aux idéaux opposés, veillant jalousement sur leur jeune soeur, Mercedes, passionnée de flamenco. Tandis que celle-ci tombe amoureuse du guitariste gitan qui l'accompagne, l'Espagne sombre dans la guerre civile. Quel camp chacun va-t-il choisir? Quels secrets et trahisons vont déchirer la fratrie à jamais? Happée par ce récit de feu et de sang, Sonia est loin d'imaginer que sa propre existence en sera bouleversée.

Quelques infos:


Date de parution: 6/05/2015
Editeur: Le livre de poche
Pages: 613

Pourquoi j'ai choisi ce livre:


Dans le cadre du challenge Coupe des 4 maisons, je devais lire un livre parlant de danse. Dans ce roman, le flamenco est omniprésent. Et s'il y a bien une partie de l'Histoire qui m'est inconnu, c'est bien la guerre d'Espagne (faut reconnaître que ce n'est pas la seule!). C'était l'occasion d'en savoir plus sur cette guerre qui a ensanglanté l'Espagne au 20e siècle.


Mon avis:


Ce roman est partagé en trois parties.
La première est consacrée à Sonia. Jeune londonienne, mariée à un homme riche auprès duquel elle s'ennuie. Les cours de salsa lui donne l'occasion de s'évader d'un quotidien morose. Sa meilleure amie l'embarque pour un voyage en Espagne afin d'y prendre des cours de salsa. Elle y rencontre Miguel, un vieil homme, patron d'un bar qui lui fait découvrir l'histoire de sa ville en lui racontant le tragique destin de la famille Ramirez. 

Dès le début, j'ai pensé que cette lecture allait être difficile. Effectivement, les longues descriptions des scènes de danse étaient particulièrement ennuyeuses. J'ai également trouvé le personnage de Sonia fade et sans épaisseur. J'avais adoré ma lecture précédente... La transition a été d'autant plus difficile....

La deuxième partie est un (petit) peu mieux. On fait la connaissance de la famille Ramirez dont le quotidien est bouleversé par l'arrivée des nationalistes au pouvoir. La lecture m'a parue plus aisée car c'était ce que j'étais venue y chercher. Les scènes de corrida m'ont clairement dérangée (je ne me suis pas gênée pour sauter quelques pages) et les scènes de danse m'ont toujours paru aussi monotones....
La troisième partie nous fait sauter quelques décennies et nous apprend le devenir de cette famille espagnole. Mais alors, la conclusion est vraiment tirée par les cheveux. Je ne veux rien en dire de plus pour ne spoilier l'histoire, mais franchement, j'ai failli en rire.

Ce final m'a fait définitivement choisir la catégorie "daube" pour ce livre, mal écrit, des personnages sans épaisseur, bref.... A oublier très vite!




Challenge Coupe des 4 maisons:Tarentallegra, livre qui parle de danse,  60 points

lundi 24 octobre 2016

Dans les prairies étoilées - Marie-Sabine Roger



Quatrième de couverture:



L'artiste (moi), l'air inspiré et la mèche en bataille, un muscat frais à point à portée de la main, dessine sur les arbres, en marcel à trous- trous, pour mettre en valeur ses pectoraux d'aquarelliste. En fond de décor, Prune, en petit short blanc et lunettes de soleil, répond aux critiques d'art venu par cars entiers et massés derrière le portail, qui tentent d'apercevoir l'artiste (moi), et de saisir la portée universelle de cette création en train de naître, là-bas, sous les yeux ébahis et son trait magistral.

Prune et Merlin ont quitté la vie citadine pour une vieille ferme pleine de promesses et de travaux à faire, perdue dans la campagne. Auteur de bande dessinée et aquarelliste animalier, Merlin pense accéder enfin au bonheur absolu. Mais la vie ouvre soudain un de ces chapitres sombres. Son meilleur pote, celui qui lui a inspiré son héros préféré et lui a apporté la gloire...
Que va devenir l'univers de Merlin ? Marie-Sabine Roger donne naissance à une tribu de personnages attachants inattendus, et nous entraîne à sa suite dans l'imaginaire d'un artiste aux prises avec sa création.

Quelques infos:


Date de parution: 04/05/2016
Editeurs: Le Rouergue
Pages: 302

Pourquoi j'ai choisi ce livre:


Paru au printemps 2016, il s'agit du dernier roman de mon auteur fétiche! Je n'ai même pas eu besoin de lire le résumé, je me suis plongée immédiatement dans sa lecture.

Mon avis:



J'ai retrouvé avec bonheur la plume admirable de Marie-Sabine Roger. Plongé dans les pensées de Merlin c'est à travers ses yeux que nous faisons connaissance avec sa vie, son oeuvre, sa Prune, sa ferme, son meilleur pote, ses chats et toute une galerie de personnages secondaires (mention spéciale à Tante Foune qu'on adore détester et Cirrhose, une chatte furieuse en qui j'ai cru reconnaître une certaine Môminette!) 
Comme d'habitude, avec son écriture drôle et son sens de la formule, Marie-Sabine Roger aborde avec sincérité des thèmes tels que l'amitié, la mort, l'art...

Sa plume se fait tendre pour parler d'amour...

Depuis que je la connais, je n'ai cessé d'être amoureux fou d'elle, et je crois bien que ça s'aggrave, comme tout affection de très longue durée. J'ai posé sa main à sa place dédiée, au milieu de sa cuisse mince. C'est une geste qui me rassure, qui me fait me sentir vivant. Elle a souri, en posant sa main sur la mienne.

ou pudique quand elle parle du deuil...

L'ami qui part, ou l'amant, ou l'enfant, c'est toute une saison de la vie qui s'achève, et jamais plus ne reviendra. Il nous faut accepter ces puits creusés à vif dans la chair des mémoires, nous asseoir sur le bord un instant et pleurer, puis repartir, et laisser derrière nous des paysages effacés à jamais et qui ne vivront plus que dans nos souvenirs.

Sa faculté à trouver les mots justes pour exprimer des ressentis, des situations déjà vécues m'émeut ou me fait sourire à chaque fois, c'est selon.... 

Ce n'est pas l'ampleur des dégâts qui fait l'étendue de la peine. J'en ai connu qui pensaient au suicide après avoir perdu un album de photos. Mais le plus étrange, c'est que l'épreuve surgit souvent à l'instant même où le bonheur semblait acquis. Avec une précision de frappe chirurgicale.

J'ai donc retrouvé ici tout ce que j'aime dans l'écriture de Marie-Sabine Roger. Mais plus encore, j'ai découvert un univers. Elle aborde ici le thème de la création artistique et de cette relation particulière qui unit un auteur et son public. J'ai aimé voir Merlin réfléchir, hésiter, dessiner, raturer, s’enthousiasmer sur sa planche à dessin et assister à la naissance de son oeuvre. 

J'ai refermé ce livre avec un doux plaisir mélancolique de devoir quitter ces personnages si attachants. 

 Ces gens-là sans qui, nous, lecteurs, ne serions pas ce que nous sommes. Moins de rêves en nous, moins de lieux visités, moins de voix chuchotant la vie à nos oreilles. Gamins à qui personne ne viendrait raconter des histoires, jamais, et qui auraient perdu leurs yeux émerveillés.


Encore quelques jolies phrases:


Les femmes ont une force que nous sommes loin d'avoir, Merlin. Mais tout le mérite nous en revient: grâce à nous, elles sont des siècles d'apprentissage derrière elles. Des siècles d'esclavage, de soumission, de tartes dans la gueule. Et malgré tout, elles vivent, elles survivent, elles se battent. Elle se marrent. Et à la fin de leur vie, elles ne chialent pas sur elles-mêmes, comme je suis en train de le faire. On est vraiment des amateurs à côté d'elles.

Prune est persuadée que le temps est un allié. Elle croit qu'en s'écoulant, il arrange les choses. Tout devrait lui prouver le contraire, à commencer par nous pauvres humains. Nous vieillissons. Nous finissons. Et les étoiles meurent. Les montagnes s'érodent. Les fleuves se tarissent. 
Mais j'ai beau lui énumérer tout ce que le temps détruit, elle m'opposera que le printemps revient, que les arbres refleurissent, et que nous nous sommes rencontrés au mitan de nos vies.
La peste soit des gens qui voient la vie en rose.


Quand on a de la merde dans les yeux, on se croit entouré d'étrons.



Il y en aurait tant d'autres, mais il me faudrait pour cela taper la quasi totalité du roman....




Challenge Coupe des 4 maisons: Dragées surprise, un livre dont vous n'avez pas lu le résumé, 20 points