vendredi 22 février 2019

Le cœur converti - Stefan Hertmans



Quelques infos:


Édition: Gallimard
Date de parution: Août 2018
Pages: 368

Mon avis:


Au XIe siècle, à Rouen, Vigdis Adélais croise le regard de David Todros, venu étudier dans la yeshiva de Rouen. Cette jeune fille chrétienne, issue d'une riche famille Normande tombe amoureuse et choisit de se convertir au judaïsme pour les beaux yeux du jeune homme. Cet amour réprouvé par les parents de la jeune fille les oblige à fuir jusqu'à Narbonne, dans la famille de David. Poursuivi par des chevaliers normands payés par la famille de Vigdis, leur fuite se poursuivra jusqu'à Monieux, dans une communauté juive où ils connaîtront un peu de repos. Jusqu'en 1096 où le pape Urbain II appelle à une 1ère croisade jusqu'à Jérusalem. La vie de nos deux amoureux en sera à jamais bouleversée....

Voici un livre, à la construction inédite à mi-chemin entre le roman et la thèse. David et Vigdis ont réellement existé. Pour preuve, ce manuscrit trouvé dans une synagogue du Caire. Se basant sur ce témoignage, l'auteur calque ses pas sur ceux du couple et entreprend le même voyage, de Rouen jusqu'à Narbonne, puis Monieux.
Au départ j'ai été séduite par l'exercice, touchée par l'émotion ressentie par Stefan Hermans lorsqu'il se trouvait dans des lieux connus de David et Vigdis. Ces deux personnages étaient omniprésents, tels des fantômes venus raconter leur histoire. Mais rapidement, ces interventions récurrentes de l'auteur ont fini par me lasser, comme si son voyage était autant le sujet du roman que celui de la fuite éperdue de David et Vigdis.
De plus, l'auteur nous fait comprendre que les sources sont difficilement exploitables. S'il s'est autorisé à broder certains passages de l'histoire, à juste titre puisqu'il écrit un roman, il s'est limité pour d'autres, laissant le lecteur dans le flou, notamment en ce qui concerne le destin des enfants du couple.
Au fil du roman, le tragique destin des amoureux a fini par me miner et ces aller-retours entre fiction et réalité par me lasser.
Dommage car il faut reconnaître la qualité du travail de recherche de l'auteur, sa jolie écriture et ses connaissances sur le sujet.
Peut être suis-je trop conventionnelle et trop peu érudite pour en apprécier la réelle valeur....



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