Quelques infos:
Edition: Paulsen
Date de parution: Janvier 2017
Pages: 187
Mon avis:
Le mois dernier, j'ai participé pour la première fois à une opération Masse Critique sur le site Babelio. L'internaute est invité à choisir un ou plusieurs livres parmi une liste et s'il est sélectionné, il reçoit un livre en cadeau et doit le chroniquer dans le mois qui suit.
J'ai eu la chance de faire parmi des heureuses élues et c'est pour La mer des Cosmonautes, paru aux éditions Paulsen, que j'ai été sélectionnée. Merci à eux!
Sitôt reçu, sitôt lu et (quasi) sitôt chroniqué!
Cedric Gras nous fait le récit des trois mois qu'il a passé sur l'Akademik Fedorov, un navire brise-glace, chargé de ravitailler les bases russes implantées en Antarctique. L'équipage est constitué d'hommes qui vont relever les équipes qui ont passé un long hivernage sur la banquise. Le bateau quitte Le Cap en Afrique du Sud pour rejoindre le continent blanc, déroutant tremplin pour l'Antarctide que cette Afrique trop hospitalière, où le climat méditerranéen n'augure en rien de la destination.
Basé sur les témoignages des hommes rencontrés sur le bateau, le récit est émaillé d'anecdotes, parfois amusantes, sur leur quotidien, leur lutte contre les éléments et les soucis techniques provoqués par les contraintes naturelles.
Nous enfilons nos grosses vestes et suivons le conduit aérien qui alimente le bâtiment principal depuis la centrale. Une corde court entre les poteaux flottants sur la glace. Elle sert de guide dans les tourbillons qui contraignent de progresser à quatre pattes. "Souvent, nous luttons contre les rafales de vent pour mériter notre pitance, lâche Sergueï. Une fois au réfectoire, nous sommes raides de givre. Pour le retour, nous nous orientons au boucan des générateurs." Parfois, Sergueï et les autres demeurent sur la colline Komsomolskaïa plusieurs jours, quitte à jeûner. Au delà de 40 mètres par seconde, les sorties sont interdites. Braver les éléments pour un repas leur ferait perdre plus de calories qu'ils en gagneraient.
Les chapitres "historiques" relatent la prestigieuse épopée des poliarniks qui ont contribué, à l'instar des cosmonautes, à la gloire du bloc soviétique, notamment entre 1930-1950. Le récit se teinte de nostalgie lorsqu'ils évoquent les exploits de leur prédécesseurs, restés dans l'ombre des glorieux explorateurs du ciel. A tel point que l'Antarctique leur offre le nom d'une mer située à l'extrême sud de l'océan Indien: la Mer des Cosmonautes. Pendant que l'URSS envoyait des modules vers la Lune, l'Antarctique se trouva reléguée à sa banalité terrestre et les exploits des poliarniks furent oubliés.
Ce livre offre un vrai moment d'évasion. Je l'ai lu au chaud, près du poêle, claquant des dents à l'évocation des - 89° enregistrés sur la base de Vostok. Il a éveillé ma curiosité et me pousse à en découvrir davantage sur ce mystérieux continent où se joue des enjeux internationaux - pour l'instant limités par le Traité de l'Antarctique qui empêche toute revendication territoriale - et où se vit de belles histoires humaines.
Une très jolie découverte.
L'Antarctide est absente des géographies mentales de nos pareils. Cantonnée au bas des mappemondes, elle est au mieux représentée par un fin liseré blanc, lardé de déchirures ou d'écornures. Les légendes, les échelles, la rose des vents, une punaise ou un encadré thématique achèvent généralement de masquer le pôle Sud. Les cartographes se sentent moins gênés d'empiéter sur cette terre aux toponymes trop rares, à la surface si morne.
Challenge Coupe des quatre maisons: Pétards surprises, un livre que l'on m'a offert, 10 points
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