Quelques infos:
Edition: Belfond
Date de parution: 2016
Pages: 420
Mon avis:
Jende est camerounais. Il a immigré aux Etats Unis et a travaillé dur pour faire venir sa femme, Neni et son fils. Doté d'un visa qui arrive à expiration, il attend d'obtenir sa green card, ce sésame qui lui permettra de rester aux Etats-Unis. Neni mène des études brillantes et se rêve pharmacienne. Ils ont des projets de maison, de grandes études pour leur fils. Tout semble si accessible aux Etats Unis.
"L'Amérique a quelque chose à offrir à tout le monde monsieur. Regardez Obama, monsieur. Qui est sa mère? Qui est son père? Ce ne sont pas des gens importants du gouvernement. Ce ne sont pas des gouverneurs, pas des sénateurs. En fait, monsieur, j'ai entendu dire qu'ils étaient morts. Et regardez Obama aujourd'hui? Cet homme, un homme noir sans père, ni mère, qui essaie de devenir le président d'un pays!"
Et lorsque Jende décroche une place de chauffeur pour un grand financier de Wall Street, ils touchent du doigt leur rêve. Mais c'est sans compter la malchance et la crise financière des subprimes. Jende et Neni vont de désillusions en désillusions et voient leur rêve s'effondrer.
Roman sur la vie des immigrés, ces candidats à une vie meilleure, l'auteur remet en cause ce rêve américain où persiste les inégalités et où les valeurs humaines et familiales s'effacent devant l'argent. Elle retranscrit parfaitement les difficultés rencontrées par Jende et Neni d'aller au delà des clivages sociaux dans cette Amérique où ils se sont bercés d'illusions.
La ténacité dont ils font preuve, leur courage, leur naïveté parfois m'ont touché.
J'ai cependant été moins convaincue par le couple d'américains qu'ils côtoient. Symboles de la réussite dont rêve Jende, ils réunissent les stéréotypes de la famille américaine, ultra-riche mais névrosée, chez qui il manque l'essentiel. On frise la caricature.
C'est d'ailleurs lorsque ce couple d'américain s'efface que le récit gagne en intérêt.
C'est un livre qui offre un éclairage intéressant sur un sujet d'actualité et qui nous imprègne de culture camerounaise. Une belle découverte.
Citations:
"Les gens restaient avec leurs semblables. Même à New-York, même dans cette ville de mélanges, les hommes et les femmes, les jeunes et les vieux, les riches et les pauvres composaient leur petit cercle de gens comme eux. Et quel mal y avait-il à cela? Il était bien plus simple de faire ainsi que de dépenser son énergie à tenter de se fondre dans un monde auquel on n'était pas censé appartenir. Voilà ce qui rendait New-York si merveilleux: il y avait là un monde pour chacun.
Les Jeux Olympiques des nationalités: Continent: Afrique, Pays, Cameroun
7 pays sur 10
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