mercredi 26 décembre 2018

Le vieux qui voulait sauver le monde - Jonas Jonasson



Quelques infos:


Édition: Presses de la cité
Pages: 495
Date de parution: Octobre 2018

Mon avis:


Ce roman est une suite de "Le vieux qui ne voulait pas souhaiter son anniversaire" où l'on avait suivi les aventures d'Allan Karlsson, un centenaire qui s'était évadé de sa maison de retraite. A travers le récit de ses multiples aventures, on découvrait comment sa personnalité hors du commun lui avait permis de rencontrer les grands noms de l'Histoire.

Cet opus est dans la lignée du précédent, même ambiance, même aventures abracadabrantesques. On le retrouve ici, avec son ami Julius, dans un hôtel à Bali où ils passent des journées heureuses et insouciantes... Mais par un malheureux concours de circonstance, les voilà échoués dans une nacelle de montgolfière en pleine mer, sauvés par un navire Nord Coréen. Là encore, l'astuce et le culot du centenaire l'amèneront dans les hautes sphères du pouvoir.

Au travers cette histoire complètement farfelue, l'auteur nous livre une analyse intéressante de la géopolitique mondiale actuelle qu'il tourne en dérision. Tout le monde en prend pour son grade, les américains, les russes, les européens... Avec humour, il dresse le portait à peine caricaturés des dirigeants de ce monde, tel que Donald Trump par exemple:

"En ce qui concernait la vraie guerre, c'était un peu plus complexe. Les dirigeants des autres pays se révélaient aussi difficiles à renvoyer que les membres du Congrès. Il ne lui restait que la menace de leur faire la peau à coups de bombes. Cette approche fonctionnait dans le monde de l'entreprise, en remplaçant "bombes" par "procès". Mais quand l’adversaire était un dément narcissique, haut comme trois pommes, avec l'arme nucléaire dans la poche, mieux valait réfléchir à deux fois. Ce n'était pas le point fort de Donald Trump, il l'admettait."

L'auteur revisite l'actualité avec impertinence. Sa plume se fait mordante lorsqu'il évoque les travers de nos classes dirigeantes et il prend visiblement le parti pris d'en rire. En revanche, je suis complètement passée à côté des facéties et des aventures d'Allan qui m'ont laissé de marbre (peut être la faute à un moral en berne ces derniers temps). L'ambiance du premier tome était volontairement légère. Ici, en faisant écho à des événements inscrits dans notre présent, le ton se fait plus grave, notamment dans les dernières pages où l'on sent poindre une dose d'amertume. Et c'est avec un sentiment d’inquiétude que j'ai refermé ce livre.

"Des chercheurs avaient constaté que l'intelligence moyenne régressait. Allan avait lu que ceux qui se servaient trop de leur tablette perdaient leur aptitude à communiquer. Ceux qui surfaient sur le Net laissaient d'autres penser à leur place, au point de s'abêtir. 
Allan devient soucieux quand il comprit que lorsque la vérité reculait, l'intelligence aussi. Avant, distinguer le vrai du faux était facile. L'eau-de-vie était bonne. Deux et deux ne faisaient pas cinq. Mais maintenant que les gens ne parlaient plus entre eux, c'était à celui qui affirmait une chose le plus grand nombre de fois. Certains avaient perfectionné cet art à un tel point qu'ils parvenaient à se répéter en l’espace de quelques secondes. De quelques secondes!"


Finalement, ce n'est pas l'humour que je retiendrai de ce livre mais l'analyse et le point de vue de l'auteur sur les problématiques du monde actuel.




Livre reçu dans le cadre d'une opération Masse Critique. Merci au site Babelio et aux Éditions Presses de la Cité pour cet envoi!

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