mercredi 25 mai 2016

L'amant de Patagonie - Isabelle Autissier




Quatrième de couverture:


1886, Ouchouaya, Patagonie. Orpheline, Emily l'Ecossaise a seize ans. En cette période d'évangélisation du Nouveau Monde, elle est envoyée en Patagonie en tant que "gouvernante"des enfants du révérend.Elle qui ne sait rien de la vie découvre la beauté sauvage de la nature, les saisons de froid intense et de soleil lumineux, tout l'âpre splendeur des peuples de l'eau et de la forêt. La si jolie jeune fille, encore innocente, découvre aussi l'amour, avec Aneki, un autochtone Yamana. Alors, sa vie bascule. Réprouvée, en marge des codes et des lois de la civilisation blanche, Emily fugue, rejoint Aneki et croit vivre une passion de femme libre. Jusqu'au drame.
De la colonisation des terres patagonnes à la mort des croyances ancestrales, des affrontements sanglants entre tribus au charme du dépaysement, le roman d'Isabelle Autissier puise à la fois aux sources du réel et de la fiction: qui connaît mieux que la navigatrice les mers du Grand Sud et leurs histoires? Mais il fallait le talent de la romancière pour incarner ces amants de Patagonie.

Pourquoi j'ai choisi ce livre:


J'aime quand le livre m'emmène sur d'autres rivages. Pour moi le cadre d'une histoire est tout aussi important que l'histoire en elle même. Alors quand à la bibliothèque je suis tombée par hasard sur ce livre, je n'ai pas hésité une seconde. Qui mieux qu'une ancienne navigatrice pour m'emmener en Patagonie?

Pourquoi j'ai aimé ce livre:


C'est un roman court (trop court peut être), 300 pages, sans prétention. L'histoire simple de deux amants qui n'auraient jamais du s'aimer. Tout le talent d'Isabelle Autissier est là; de faire de cette histoire mainte fois racontée, une histoire unique. Cette histoire d'amour sert avant tout de trame pour faire le constat amer des effets du colonialisme: uniformisation des cultures, maladies décimant les populations autochtones, mépris voire parfois haine de ces populations proches de la nature.
On suit l'histoire du point de vue d'Emily. Lorsqu'elle arrive sur les rivages de Patagonie, on la sent tout de suite bouleversée par ce lieu. Elle éprouve en premier du dégoût envers ces gens qui vivent à demi-nu, dégoût qui se mue en curiosité puis en amour lorsqu'elle découvre Aneki. Sa naïveté est touchante, elle croit vraiment que les colons et les autochtones peuvent vivre ensemble, en harmonie. Lorsqu'elle comprend que c'est impossible, qu'un affrontement est inévitable entre ces deux cultures et passera par la disparition de l'une ou l'autre, elle ne peut choisir entre les deux.

"J'avais rêvé d'une société mélangée, mais je m'aperçois que c'est impossible. Une culture remplace l'autre, lentement, inexorablement."

 Et finalement malgré les drames qu'elle vit, elle sait que sa place est ici, sur cette terre rude, sauvage, magnifique....

"Mais le vent fou est toujours là, et la mer sans fin, et la lumière nue, et l'alliance des gris, bleus, verts et blancs et l'indéfinissable énergie née de leur pacte intime, bien avant les hommes et bien après eux, indifférente à leurs races et à leurs rêves."

La nature est un personnage de premier plan dans ce roman, merveilleusement bien décrit, chaque mot nous emmène un peu plus loin sur les rivages de la Patagonie, on sent le vent, le climat changeant, le froid, la chaleur...
Un livre qui donne envie de partir en voyage...

2 commentaires:

  1. Tu en parles vraiment bien, je serais sûrement passée à côté sans ta chronique. Je ne sais pas si je l'achèterai, mais si je le trouve en médiathèque, je l'emprunterai à coup sûr !

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  2. Merci! Ça a été une surprise très agréable et je crois que je n'hésiterai pas à lire d'autres livres d'elle!

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