jeudi 29 septembre 2016

Les encombrants - Marie-Sabine Roger


Quatrième de couverture:


Il y a cette mamie qui se réjouit de la venue de ses enfants et de ses petits-enfants et leur prépare un bon repas. Cette brave dame qui travaille en maison de retraite et donne de temps en temps des claques aux plus récalcitrants, aux plus capricieuses. Ce vieux monsieur qui se perd parfois en se promenant, et qu'on retrouve plongé dans la contemplation d'un rosier. Cette centenaire dont l'anniversaire est célébré en grande pompe entre un député pressé et une équipe de télé avide...
Ils vivent seuls ou en maison de retraite; il discutent avec leur animal de compagnie ou au téléphone - la plupart n'ont plus grand monde à qui parler. Ils ont en commun leur grand âge, une santé chancelante, et un terrible sentiment d'inutilité. Maire-Sabine Roger les évoque avec tendresse, sans épargner les plus acrimonieux mais surtout ceux qui sont autour: les égoïstes, les profiteurs et les indifférents. Pleines d'humanité et de fraîcheur, de férocité aussi, ces nouvelles rappellent que les vieilles personnes sont avant tout des personnes, tout simplement.

Pourquoi j'ai choisi ce livre:


Il s'agit d'une relecture, j'avais acheté ce livre lorsque j'ai découvert Marie-Sabine Roger. Il rentrait parfaitement dans le cadre du challenge "Coupe des 4 maisons" et comme je ne m'en souvenais plus vraiment, c'était l'occasion de le redécouvrir.

Pourquoi j'adore ce livre:


Ce recueil est composé de sept nouvelles. Sept histoires, sept "petits vieux" de notre quotidien, des personnages de tous les jours que l'on côtoie ou pourrait côtoyer. Cette plongée dans la vie ordinaire des personnes âgées et de leur entourage est bouleversante, chaque nouvelle suscitant un émotion différente. De la consternation dans "Eliette et Léonard", de la colère dans "Une garde de nuit", de la tristesse dans "Son père" (j'ai sorti mon mouchoir) ou de la nostalgie dans "Rose thé".
Parmi toutes ces nouvelles, ma préférée est certainement "On n'a pas tous les jours cent ans", l'absurdité de la situation est parfaitement rendu par une plume acerbe et drôle à la fois.
Je retrouve ici ce qui me plaît tant chez Marie-Sabine Roger: sans faire dans la sensiblerie, elle décrit avec justesse et simplicité la façon dont la société considère nos vieux, jamais un titre n'a été aussi bien en accord avec le contenu d'un livre! Et avec humour et bons mots.

Citations:


Vieillir est un trop long chemin, c'est une impasse.

Son père est en maison de retraite. Il va fêter ses quatre-vingt neuf ans.
Elle craint de le revoir. Elle le retrouve un peu plus faible, à chaque fois. Il diminue, il se dissout, par degrés infimes, subtils. Il jaunit, il se parchemine. Les voici presque aux derniers jours. Le temps pour s'aimer se fait court.

Les vieux sont encombrants, ils ont des exigences. Ils prennent trop d'espace et de vie. Et de temps. Non: on les place en maison, pour qu'ils soient bien soignés, bien à l'aise. Bien loin.

Parce que mourir, on a beau dire, c'est loin d'être le pire. Non, le plus déplaisant, c'est ce qu'elle voit avant. Cette longue et lente glissade, vers l'ultime délabrement.

C'est bien d'avoir un centenaire, pour une maison de retraite. Le centenaire, ça donne toujours un petit coup de pouce à la liste d'attente. A peine on a fini de souffler les bougies, hop, trois ou quatre nouveaux inscrits. (...) le centenaire, c'est vendeur.




Challenge Coupe des 4 maisons: Reducto, un livre de moins de 150 pages, 5 points

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