mercredi 2 janvier 2019

Les délices de Tokyo - Durian Sukegawa



Quelques infos:


Édition: Albin Michel
Date de parution: Février 2016
Pages: 239

Mon avis:


Sentarô est un jeune homme, désabusé, qui tient dans la banlieue de Tokyo une échoppe où il confectionne, sans grande conviction, des pâtisseries japonaises: les dorayaki. Le jour où Tokue Yoshii, une vieille femme aux mains déformées, se présente pour se faire embaucher, il refuse dans un premier temps. Devant l'insistance de la vielle dame, il finit par se laisser convaincre. Experte dans la confection des dorayaki, elle permet au chiffre d'affaires de la modeste boutique de s'envoler. Wakana, une lycéenne solitaire cliente de la boutique, s'ouvrira auprès de la nouvelle pâtissière. Au fil des saisons, un lien fort se noue entre eux trois. Porteuse d'un lourd secret, Tokue offrira à Sentarô et à Wakana une belle leçon de vie. 

Choisi au hasard dans les rayonnages de la médiathèque, ce roman est le dernier lu de l'année 2018. C'est un livre tout en délicatesse où il est question de cuisine, de nature, de générosité et d'écoute.  Avec poésie, l'auteur évoque les étapes de la fabrication du An, cette pâte de haricots rouges rentrant dans la fabrication des dorayaki. Mais si l'art culinaire tient une grande place dans ce roman, l'auteur a su soulever des questions plus difficiles telles que l'emprisonnement, la maladie, l'injustice ou l'exclusion. Toute une palette d'émotions se dégage à la lecture, qu'elles soient amère ou tendre. Mais, comme en cuisine, l'auteur a su trouver le bon dosage pour nous offrir une belle histoire, pleine d'humanité.

C'est dans la relation que noue les trois personnages que se trouve l'intérêt du roman. Tokue transmet son savoir-faire mais pas seulement, elle transmet également un savoir-vivre, un savoir-écouter, regarder...
Tokue qui sait si bien "écouter les haricots", écoute aussi la nature, les oiseaux, la forêt, les humains en perdition. Malgré l'adversité et son destin injuste et cruel, elle a su garder un courage et un enthousiasme qui forcent l'admiration, insufflant à Sentarô un nouvel élan de vie.

"Sans le regard que j'étais, toutes les choses que je voyais disparaîtraient. C'était tout simple. Et si ni moi, ni les humains n'existions, qu'en serait-il? Pas seulement les humains, si le monde était privé de tous les êtres doués d'émotion, qu'en serait-il? Ce monde quasiment infini disparaîtrait entièrement. (...) Nous sommes nés pour regarder ce monde, pour l'écouter. C'est tout ce qu'il demande. Et donc, même si je ne pouvais pas devenir professeur, ni travailler, ma venue au monde avait un sens."


C'est un roman où l'on s'imprègne de culture et de philosophie japonaise, parfait pour commencer l'année sur une bouffée de sagesse et d'optimisme.



2 commentaires:

  1. J'ai découvert l'histoire par le film que j'ai adoré, je n'ai pas encore lu le livre mais c'est dans les projets. D'un simple prétexte de recette déjà très alléchant, on découvre une partie de l'histoire japonaise complètement méconnue... oh tiens, et si je faisais des dorayaki ce WE dis, j'ai la recette et les haricots azuki dans mon placard !
    Coco

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    Réponses
    1. Ce livre a éveillé la curiosité de mes papilles! Je me demande ce que ça peut donner en bouche! N'oublie pas d'écouter les haricots!

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