Ceci n'est pas un roman. Ni même un récit. C'est une histoire. Elle commence avec un homme qui traverse le monde et finit avec un lac qui est là, comme ça, dans les journées du vent. L'homme s'appelle Hervé Joncour. Le lac, on ne sait pas.
On pourrait dire que c'est une histoire d'amour. Mais si c'était seulement ça, ça ne vaudrait pas la peine de la raconter. Il y a aussi dans cette histoire des désirs et des souffrances, de celles qu'on connaît parfaitement, mais le vrai nom pour les dire, on ne le trouve jamais. Et de toutes façons, ce n'est pas amour. ( C'est très ancien ça. Quand on n'a pas de nom pour dire les choses, on se sert d'une histoire. Ça fonctionne comme ça. Depuis des siècles.)
Toutes les histoires ont leur musique. Celle-ci à une musique blanche. C'est important de le dire, parce que la musique blanche est une drôle de musique, déconcertante quelque fois: elle se joue doucement, et elle se danse lentement. Quand elle est bien jouée, c'est comme si on entendait jouer le silence, et ceux qui la dansent comme des dieux ,on les regarde et on a l'impression qu'ils ne bougent pas. C'est terriblement difficile, la musique blanche.
Il n'y a pas grand chose à ajouter. Peut-être faudrait-il préciser que l'histoire se passe au 19e siècle : juste pour que personne ne s'attende à y trouver des avions, des machines à laver et des psychanalystes. Il n'y en a pas ici.
Une autre fois peut-être.
On pourrait dire que c'est une histoire d'amour. Mais si c'était seulement ça, ça ne vaudrait pas la peine de la raconter. Il y a aussi dans cette histoire des désirs et des souffrances, de celles qu'on connaît parfaitement, mais le vrai nom pour les dire, on ne le trouve jamais. Et de toutes façons, ce n'est pas amour. ( C'est très ancien ça. Quand on n'a pas de nom pour dire les choses, on se sert d'une histoire. Ça fonctionne comme ça. Depuis des siècles.)
Toutes les histoires ont leur musique. Celle-ci à une musique blanche. C'est important de le dire, parce que la musique blanche est une drôle de musique, déconcertante quelque fois: elle se joue doucement, et elle se danse lentement. Quand elle est bien jouée, c'est comme si on entendait jouer le silence, et ceux qui la dansent comme des dieux ,on les regarde et on a l'impression qu'ils ne bougent pas. C'est terriblement difficile, la musique blanche.
Il n'y a pas grand chose à ajouter. Peut-être faudrait-il préciser que l'histoire se passe au 19e siècle : juste pour que personne ne s'attende à y trouver des avions, des machines à laver et des psychanalystes. Il n'y en a pas ici.
Une autre fois peut-être.
Pourquoi j'ai choisi ce livre:
Toujours dans le cadre de mes recherches sur les belles histoires d'amour de la littérature,je suis tombée sur ce livre, à la quatrième de couverture bien intrigante. N'ayant jamais lu d'auteurs italiens, j'ai intégré ce livre au challenge des jeux olympiques.
Pourquoi j'ai aimé ce livre:
Voilà un livre bien étrange, qui tient plus du conte ou de la fable que du roman.
Installé dans le sud de la France, Hervé Joncour effectue une fois dans l'année un long voyage jusqu'au Japon afin d'acheter des oeufs de vers à soie. Nous sommes au 19e siècle, le Japon commence à s'ouvrir au monde et ce voyage l'éloigne des siens pendant de longs mois. Sa rencontre avec une femme "au visage de jeune fille" va le bouleverser.
Ce livre est très court (120 pages) et est écrit dans un style très épuré. Les descriptions sont réduites à leur strict minimum. Du personnage principal on ne sait que peu de choses. Son voyage entre France et Japon est écrit sur deux pages et est répété mot pour mot au fil du livre comme un refrain.
Car ce n' est pas ses personnages ou le choc des cultures que l'auteur s'est attaché à nous décrire. Il a voulu exprimer ces émotions suscitées par un simple regard, cette irrésistible et troublante attraction envers le mystère et l'exotisme, la souffrance que cela engendre chez l'épouse délaissée et la mélancolie d'Hervé Joncour lorsqu'il s'éloigne de l'être qui le bouleverse. C'est une histoire d'amour faite de silence, de suggestion, de frôlement...
Ce style minimaliste aurait pu me déplaire mais c'est là toute la force d'Alessandro Baricco; en peu de mots soigneusement choisi il fait de cette simple histoire d'amour un livre plein de poésie qui nous enveloppe de douceur, comme la soie...
Citations :
C'était au reste un de ces hommes qui aiment assister à leur propre vie, considérant comme déplacée toute ambition de la vivre. On aura remarqué que ceux là contemplent leur destin à la façon dont la plupart des autres contemplent une journée de pluie.
C'est une souffrance étrange (...) mourir de nostalgie pour quelque chose que tu ne vivras jamais.
Installé dans le sud de la France, Hervé Joncour effectue une fois dans l'année un long voyage jusqu'au Japon afin d'acheter des oeufs de vers à soie. Nous sommes au 19e siècle, le Japon commence à s'ouvrir au monde et ce voyage l'éloigne des siens pendant de longs mois. Sa rencontre avec une femme "au visage de jeune fille" va le bouleverser.
Ce livre est très court (120 pages) et est écrit dans un style très épuré. Les descriptions sont réduites à leur strict minimum. Du personnage principal on ne sait que peu de choses. Son voyage entre France et Japon est écrit sur deux pages et est répété mot pour mot au fil du livre comme un refrain.
Car ce n' est pas ses personnages ou le choc des cultures que l'auteur s'est attaché à nous décrire. Il a voulu exprimer ces émotions suscitées par un simple regard, cette irrésistible et troublante attraction envers le mystère et l'exotisme, la souffrance que cela engendre chez l'épouse délaissée et la mélancolie d'Hervé Joncour lorsqu'il s'éloigne de l'être qui le bouleverse. C'est une histoire d'amour faite de silence, de suggestion, de frôlement...
Ce style minimaliste aurait pu me déplaire mais c'est là toute la force d'Alessandro Baricco; en peu de mots soigneusement choisi il fait de cette simple histoire d'amour un livre plein de poésie qui nous enveloppe de douceur, comme la soie...
Citations :
C'était au reste un de ces hommes qui aiment assister à leur propre vie, considérant comme déplacée toute ambition de la vivre. On aura remarqué que ceux là contemplent leur destin à la façon dont la plupart des autres contemplent une journée de pluie.
C'est une souffrance étrange (...) mourir de nostalgie pour quelque chose que tu ne vivras jamais.
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