Quatrième de couverture:
Il a mené de opérations pour les renseignements français de Bamako à Genève, de Beyrouth à Tanger. Il a vu des régimes tomber, des peuples se relever, des hommes mourir. Aujourd'hui, Assem Graïeb est fatigué. La mission qu'il accepte est peut-être la dernière: retrouver un ancien membre des commandos d'élite américains soupçonné de divers trafics. A Zurich, Assem croise Mariam, une archéologue irakienne qui tente de sauver des œuvres d'art dans la zone dévastée du Moyen-Orient. En une nuit, tous deux partagent bien plus que quelques heures d'amour.
En contrepoint de cette rencontre, le récit fait retentir le chant de trois héros glorieux: le général Grant écrasant les confédérés, Hannibal marchant sur Rome, Hailé Selassié se dressant contre l'envahisseur fasciste. Mais quand une bataille se gagne au prix de vie fauchées, de corps suppliciés, de terres éventrées, comment prétendre qu'il s'agit d'une victoire?
Évocation tremblée d'un monde contemporain insondable, Ecoutez nos défaites compose une épopée mélancolique et inquiète qui constate la folie des hommes et célèbre l'émotion, l'art, la beauté - seuls remèdes à la tentation de la capitulation face au temps qui passe.
Quelques infos:
Date de parution: 17/08/2016
Editeurs: Acte Sud
Pages: 288
Pourquoi j'ai choisi ce livre:
Roman de la rentrée 2016, il rencontre un beau succès sur la blogosphère littéraire. J'ai eu l'occasion de le trouver à la bibliothèque et je me suis plongée dans sa lecture.
Mon avis:
Voilà l'histoire de six personnes: trois personnages fictifs, trois personnages historiques. Leur point commun: il se battent, contre un envahisseur, un empire, une maladie ou l'ennemi public numéro un. L'Histoire en fera des vainqueurs ou des vaincus mais sur le moment, tous semblent dépassés par les événements auxquels ils contribuent.
Nous plongeons dans les réflexions intimes de personnages historiques ou d'agents secrets, ces faiseurs d'Histoire qui, sous la plume de Laurent Gaudé, deviennent des êtres humains à part entière. Ils veulent gagner leur bataille mais ils ont pleine conscience de l'absurdité de la guerre. Aucun livre d'histoire ne nous a fait imaginer le général Grant en train de décompter le nombre de soldats tués en une heure, ni Hannibal retourner sur le champ de bataille pour constater le carnage: 45 000 morts.
45 000 !!!!! Inimaginable!
Et cela se répète inlassablement.... De quoi cultiver ma misanthropie!
45 000 !!!!! Inimaginable!
Et cela se répète inlassablement.... De quoi cultiver ma misanthropie!
"Mais où est la victoire quand tout continue sans cesse? Y en a t'il eu une seule dans toute sa vie d'opérations? Une victoire qui clôturera vraiment un état de guerre, et construirait la paix?"
Cette question est le fil conducteur de ce roman à la construction originale. Au sein d'un même chapitre, on saute d'une histoire à une autre sans transition aucune. Les repères temporels sont abolis, une façon peut-être pour l'auteur de démontrer que peu importe les époques, de l'Antiquité à nos jours, l'histoire se répète.
"Les siècles ont passé. Les historiens ont écrit, encore et encore, sur chaque massacre, chaque génocide, chaque convulsion de l'Histoire. "Plus jamais cela". Chaque génération a prononcé cette phrase. Est-ce que l'Histoire ne sert à rien?"
Cette construction m'a clairement déstabilisée lors du premier chapitre notamment. Puis les transitions se font, chaque passage en prolonge un autre. J'ai fini par m'habituer à cet effet de style qui donne un rythme à l'histoire qui en a bien besoin.
Chaque personnage en arrive à la même conclusion qui s'étire au fil des chapitres.
Chaque personnage en arrive à la même conclusion qui s'étire au fil des chapitres.
"Au départ déjà, il y a la certitude qu'il n'y aura aucune victoire pleine et joyeuse."
"Nous avons lu de la poésie depuis trop longtemps, nous avons admiré des mosaïques depuis trop longtemps, il ne peut y avoir de renoncement. D'Alexandrie à Bagdad. De Tunis à Palmyre, elle va poursuivre jusqu'à l'épuisement mais qu'importe puisqu'il ne peut y avoir de défaite."
"(...) rien ne tremble parce que ces lieux ont vécu la chute de civilisations, l'oubli, la solitude du temps, mais qu'ils sont encore là, malgré tout, et nous regardent.
L'art, qui permet de retrouver en nous une part d'humanité.
Il ne nous reste plus qu'à espérer que l'homme finisse par entendre ces personnages historiques qui nous supplient d'écouter leur défaites pour que l'Histoire cesse de se répéter.C'est donc un roman à part dont je ne sais s'il m'a plu ou pas mais qui ne m'a pas laissée indifférente.
Tout en reconnaissant la qualité d'écriture et l'érudition de l'auteur, je me suis ennuyée. De manière différente certes mais tous les personnages ressentent la même chose: la victoire se construit de défaites. J'ai eu l'impression de tourner en rond. Cette redondance a fini par me lasser et il me manquait de vivre une aventure avec ces personnages.
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