Quelques infos:
Edition: Pocket
Date de 1ère parution: 2000
Pages: 506
Mon avis:
En 1874, le chef Cheyenne Little Wolf rencontre le président Grant à Washington. Afin de réconcilier les deux peuples, il lui fait une proposition: mille femmes blanches contre mille chevaux. Selon lui, les enfants qui naîtront de leur union avec les indiens favoriseront l'intégration de tout un peuple au monde des Blancs. Officiellement, la proposition fut refusée. Mais en coulisse, le président et le conseiller trouvèrent quelques avantages à ce projet, notamment celui d'offrir une solution pacifique au conflit avec le peuple indien.
Comme il est difficile de trouver mille volontaires enthousiastes c'est dans les prisons et les hôpitaux psychiatriques qu'un premier groupe de femmes est recruté et envoyé dans les Grandes Plaines auprès du peuple Cheyenne.
May Dodd est l'une d'entre elles. Internée de force dans un asile pour avoir eu des enfants hors mariage, elle subit pendant son hospitalisation des traitements inhumains. Ce projet est pour elle synonyme de liberté.
"Franchement, vu la façon dont j'ai été traitée par les gens dits "civilisés", il me tarde finalement d'aller vivre chez les sauvages."
A travers son journal intime, nous suivons son aventure. Avec elle, nous faisons connaissances avec les autres femmes qui ont toutes eu de bonnes raisons de partir vivre cette folie. Elle nous raconte son long voyage en train jusqu'aux Grandes Plaines, l'émotion de la première rencontre avec son nouveau peuple. Au fil des jours, elle et ses consœurs découvrent une nouvelle culture, une nouvelle langue. Bien loin des clichés qu'on lui avait inculqué sur ce peuple sauvage, elle en apprend les règles et découvre avec émotion une société plus simple et plus juste, respectueuse des êtres vivants et de la nature.
"Oui, malgré son étrangeté sauvage et ses difficultés, notre nouveau monde me semblait ce matin-là d'une douceur indicible: je m'émerveillais de la perfection et de l'ingéniosité avec lesquelles les natifs avaient embrassé la terre, avaient trouvé leur place dans cette nature; tout comme l'herbe du printemps, ils me semblaient appartenir à la prairie, à ce paysage. On ne peut s'empêcher de penser qu'ils font partie intégrante du tableau..."
Elle redécouvre auprès des Cheyennes la liberté dont elle a été privée et s'interroge sur le bien fondé de sa mission. Car derrière ce tableau idyllique se cache une réalité plus dure: le territoire Cheyenne attire la convoitise des Blancs. Elle prend alors conscience du piège qui se referme sur son peuple d'adoption.
C'est un roman fascinant. Déjà par sa description des us et coutumes du peuple Cheyenne. Sans aucun tabou, May nous fait part de son quotidien, des travaux dans le camp, la vie nomade, des rapports hommes-femmes et des relations, parfois violentes, avec les autres tribus. Malgré la barrière de langue, l'incompréhension mutuelle face à certaines habitudes, les femmes s’intègrent petit à petit et deviennent de véritables squaws.
May est un personnage féminin comme je les aime. C'est une femme moderne. Elle refuse les codes de la société dans laquelle elle évolue et cela lui vaudra d'être internée. Malgré les épreuves, elle reste forte et fière. Dotée d'un cœur en or, elle regarde avec bienveillance son peuple d'adoption. Elle adopte parfois un certain détachement, ce qui lui permet, non sans ironie, de comparer sa vie d'avant et sa vie de squaw.
Basé sur des faits véridiques, l'auteur mêle habilement récit intime et récit historique. A travers la plume de May, il condamne la politique de l'époque; celle où l'on pouvait se servir des femmes comme d'une monnaie d'échange et celle qui proclamait la supériorité des blancs sur le peuple indien.
C'est un de ses romans que l'on oublie pas. C'est un hommage aux grands espaces, à la vie proche de la nature et le témoignage du génocide dont a été victime le peuple indien.
Ca fait longtemps que j'hésite à lire ce roman mais je crois que tu m'as convaincue...j'ai une PAL énorme en ce moment qui aurait bien besoin d'un petit régime mais je pense l'ajouter à ma WL. ;) Il y restera au chaud jusqu'à ce que je décide de le faire intégrer ma PAL mais, c'est décidé, maintenant je veux le lire ! ! :D
RépondreSupprimerSo many books, so little time!
RépondreSupprimerOui, c'est exactement ça. ;) Mais après avoir fait passer les romans de Jim Fergus dans la liste des livres secondaires, à lire un jour mais je sais pas quand, ils vont sûrement remonter dans les priorités. Merci pour ta chronique, Caro ! ! ;)
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